169 pièces archéologiques restaurées grâce à l’expertise allemande
La ville antique de Caesarea, aujourd’hui Cherchell, retrouve son lustre d’antan. Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, accompagné de la vice-ministre allemande des Affaires étrangères, Katja Keul, a inauguré hier le Musée public national de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, après une vaste opération de restauration. Cette réouverture marque une nouvelle étape dans la coopération culturelle entre l’Algérie et l’Allemagne, un partenariat qui s’inscrit dans une longue tradition d’échanges entre les deux pays.
Le projet de restauration, initié en 2008 en collaboration avec l’Institut allemand d’archéologie, a permis la conservation et la restauration de 169 pièces archéologiques, comprenant des statues et des sculptures rares. Au-delà de la simple restauration, le musée a bénéficié d’une modernisation complète de son système d’exposition, adoptant une scénographie contemporaine tout en intégrant des dispositifs de protection antisismique, essentiels dans cette région méditerranéenne. Lors de la cérémonie d’inauguration, Zouhir Ballalou a souligné que cette coopération représente « un modèle à suivre dans le domaine de partenariat culturel ». Il a rappelé que les relations culturelles entre les deux pays remontent à 1966, année de la signature du premier accord de coopération scientifique et culturelle, un accord qui a été renouvelé en 2022. « L’engagement diplomatique entre les deux pays traduit une vision commune convaincue que la culture est un pont de communication et un outil pour renforcer les liens entre les peuples », a-t-il déclaré. Cette collaboration a eu un impact significatif sur le développement des compétences locales. Le ministre a particulièrement mis en avant « l’impact positif » de cette expérience sur l’équipe algérienne, qui a pu bénéficier de l’expertise allemande, « pionnière dans les domaines de la restauration et de l’entretien ». Ce transfert de compétences s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement des capacités algériennes en matière de préservation du patrimoine culturel. De son côté, Katja Keul a mis l’accent sur les « relations de confiance profondément ancrées dans l’histoire » qui unissent l’Algérie et l’Allemagne. La vice-ministre a souligné le rôle central du secteur culturel dans le renforcement des liens bilatéraux, affirmant qu’il « est à même d’orienter davantage les efforts vers ce qui unit les deux pays ».
Plus projets de restauration
Cette inauguration n’est que le début d’une série de projets ambitieux. La veille, lors d’une rencontre bilatérale à Alger, les deux responsables ont discuté de nouveaux chantiers de coopération. Parmi les projets évoqués figurent la restauration des fresques du Musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles, situé dans le Palais El-Hadj Ahmed Bey de Constantine, la restauration des mosaïques du musée de Djemila en partenariat avec un musée de la ville allemande de Trèves, ainsi que la modernisation du musée de Tébessa. Une attention particulière sera également portée à la valorisation du patrimoine archéologique du site de Tipasa.
Au-delà des projets de restauration, les discussions ont également porté sur le développement des échanges culturels et artistiques entre les deux pays, notamment dans les domaines de la musique, du cinéma et du livre. Un accent particulier sera mis sur l’échange d’expériences et d’expertises entre les établissements de formation et de recherche. Cette coopération culturelle s’inscrit dans un partenariat plus large entre l’Algérie et l’Allemagne, qui englobe également les secteurs de l’énergie et de la sécurité, comme l’a rappelé Mme Keul. Le ministre Ballalou a exprimé son souhait de voir « davantage de réalisations communes qui puissent renforcer les relations historiques entre les deux pays », soulignant que l’Algérie et l’Allemagne « partagent une vision commune hissant la culture en un moyen de dialogue et d’entente, tout en offrant un exemple sur la manière d’exploiter la culture pour construire des ponts entre les peuples et promouvoir les valeurs humaines ».
Mohand Seghir
