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Sahara Occidental : Le Front Polisario condamne le parti-pris de la France en faveur de la politique expansionniste du Maroc

Le Front Polisario a une nouvelle fois condamné fermement le parti-pris de la France en faveur de la politique expansionniste et colonialiste du Maroc, contraire à la légalité internationale, tout en appelant l’Organisation des Nations unies à assumer ses responsabilités dans la décolonisation de ce territoire, dernière colonie en Afrique. Lors d’une réunion de son bureau permanent présidée par le secrétaire général du Front et président sahraoui, Brahim Ghali, le Front Polisario a particulièrement insisté sur la nécessité pour l’Union européenne de se conformer pleinement aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne, au Droit international et au Droit international humanitaire concernant le Sahara Occidental. Dans une allocution prononcée lors de la réunion, Brahim Ghali a souligné « la nécessité de faire montre de prudence et de vigilance face aux défis et aux risques découlant des mutations accélérées marquant les scènes régionales et internationales, notamment au vu des politiques persistantes du Maroc ciblant le front intérieur ». Il a également appelé à « davantage de mobilisation et de préparation, alors que nous entamons l’année du 50e anniversaire de l’unité nationale, c’est pourquoi nous devons aller de l’avant sur la voie des Chouhada, jusqu’à la réalisation des objectifs de notre peuple, à savoir la liberté et l’indépendance ». Le Front Polisario demande spécifiquement à l’ONU d’exercer une pression sur le Maroc pour obtenir la libération des prisonniers du groupe « Gdeim Izik » et de tous les prisonniers civils actuellement détenus dans les prisons marocaines. Cette demande prend une résonance particulière avec l’annonce de la « Marche pour la liberté » que Claude Mangin entreprendra le 30 mars prochain. Cette militante, épouse du prisonnier politique Naâma Asfari condamné à 30 ans de prison en 2013, parcourra 3.000 kilomètres d’Ivry en France jusqu’à Kenitra au Maroc. Son action vise non seulement à obtenir la libération des prisonniers politiques sahraouis, mais aussi à faire respecter son propre droit de visite à son mari et à renouveler l’attention internationale sur la cause sahraouie. L’illégalité de la situation est soulignée par plusieurs décisions des instances internationales. En novembre 2016, le Comité contre la torture des Nations unies a condamné le Maroc pour fait de tortures sur Naâma Asfari. En représailles à cette condamnation, Claude Mangin s’est vue interdire de rendre visite à son époux, une situation qui l’a conduite à une grève de la faim de 30 jours en 2018 après cinq expulsions successives. Plus récemment, en mai 2023, l’ONU a dénoncé dans une lettre adressée au Maroc l’interdiction de visite imposée à Claude Mangin. Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a par ailleurs jugé illégale l’incarcération des activistes sahraouis du groupe Gdeim Izik, exhortant le Maroc à libérer immédiatement ces prisonniers. Dans ce contexte, le président Brahim Ghali a souligné la nécessité de maintenir une vigilance accrue face aux défis et aux risques découlant des mutations accélérées sur les scènes régionales et internationales, particulièrement au regard des politiques persistantes du Maroc ciblant le front intérieur. La « Marche pour la liberté » de Claude Mangin, soutenue par l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), prévoit des étapes en France et en Espagne avec l’organisation d’événements variés incluant marches, tables rondes, conférences, rencontres avec les élus, projections cinématographiques, expositions et ateliers créatifs. Cette mobilisation de deux mois vise à développer un plaidoyer politique auprès des gouvernements français, espagnol et marocain, tout en appelant au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

R.I.

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