Culture

Ghaza, au cœur de la 11e édition du festival annuel Ciné-Palestine: Le cinéma comme acte de résistance et de mémoire

Le cinéma comme acte de résistance et de mémoire : c’est sous cette bannière que s’ouvrira en mars prochain à Toulouse la onzième édition du festival Ciné-Palestine, un événement qui prend une résonance particulière dans le contexte actuel marqué par le génocide sioniste à Ghaza.

Organisé par la Compagnie ici, là-bas et Ailleurs, ce rendez-vous culturel de neuf jours s’annonce comme un moment fort de réflexion et de partage autour de la création cinématographique palestinienne, avec une attention particulière portée à Ghaza. Au cœur de la programmation figure « From Ground Zero », une œuvre collective ambitieuse orchestrée par Rashid Masharawi, rassemblant 22 courts métrages réalisés par des cinéastes gazaouis durant les premiers mois du conflit actuel. Face à l’ampleur des événements qui secouent la région, les organisateurs posent une question essentielle : « Que peut le cinéma face à Ghaza martyrisée, à la Cisjordanie dépossédée, au droit international bafoué, aux voix palestiniennes étouffées ? » Leur réponse, à la fois humble et déterminée, souligne la double mission du cinéma : « peu et beaucoup à la fois ». Pour eux, l’art cinématographique devient un outil précieux permettant de « rendre son histoire et son imaginaire à un peuple arraché à lui-même, affirmer sa présence irréductible et sa résistance obstinée ». Cette édition met également en lumière le combat des femmes palestiniennes à travers la projection de « The Silent Protest » de Mahasen Nasser. Ce film revient sur un événement historique méconnu : la manifestation silencieuse de près de 300 femmes qui, en 1929, convergèrent vers Al Qods depuis différents points de la Palestine pour protester contre les discriminations du haut-commissaire anglais envers les Arabes lors du soulèvement de Buraq. Le festival ne se limite pas aux projections et propose un riche programme d’activités parallèles. Deux expositions photographiques viennent compléter l’offre culturelle : l’une présente le travail d’Hussein Jaber, qui a documenté en avril 2024 le quotidien des familles déplacées à Gaza, capturant des moments de « résistance par la vie ». La seconde, portée par le Syndicat des Journalistes Palestiniens, rend hommage au combat des professionnels de l’information pour la liberté d’expression et le droit d’informer. La Jordanie, invitée d’honneur de cette édition, apporte une dimension régionale supplémentaire à l’événement, tandis que la présence du poète et romancier Karim Kattan promet des échanges enrichissants sur la littérature palestinienne contemporaine. Les organisateurs ont également prévu des interventions en milieu scolaire et universitaire, des débats et discussions, ainsi qu’un concert d’ouverture, faisant de ce festival un véritable carrefour culturel. À travers cette programmation diversifiée, le festival Ciné-Palestine affirme sa volonté de présenter d' »incroyable vitalité de la création artistique et culturelle palestinienne ». Il s’agit selon eux de promouvoir « un cinéma de témoignage, un cinéma de combat mais aussi un cinéma qui touche à l’universel et aux valeurs de notre commune humanité ». Cette onzième édition s’annonce ainsi comme un moment privilégié pour découvrir ou redécouvrir la richesse du cinéma palestinien, tout en offrant un espace de réflexion sur les enjeux contemporains qui traversent cette région du monde.

Mohand Seghir

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