Restauration patrimoine architectural algérois: Les instructions fermes de Ballalou
La démarche témoigne d’une volonté politique forte : faire de la préservation culturelle un véritable projet de société, où chaque pierre raconte une histoire, chaque espace restauré devient un lieu de dialogue et de transmission.
Dans le cadre du programme de réhabilitation du patrimoine national, le ministre de la Culture et des Arts, Zoheir Ballalou a entrepris une tournée méticuleuse à travers les joyaux historiques de la Capitale, révélant les défis et les promesses de la préservation culturelle. Sa visite mardi au niveau des principaux joyaux de la Capitale dessine les contours d’une ambition : réhabiliter et vivifier les lieux de mémoire pour les générations futures. Sa première halte au jardin historique de Djenane Lakhdar, dans le quartier de la Médina, illustre la complexité des chantiers de restauration. Face aux obstacles techniques et administratifs ayant paralysé le projet, le ministre n’a pas ménagé ses efforts, exigeant la relance immédiate des travaux. L’objectif ? Transformer ce site en centre régional de catégorie 2 placé sous l’égide de l’UNESCO, dédié à la protection du patrimoine culturel immatériel africain. Le complexe architectural de Dar Mohyeddine a confirmé cette dynamique de renaissance. Composé de trois bâtisses historiques en attente de restauration, ce site est destiné à accueillir le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques. Le ministre a été formel : débloquer la situation administrative sous 48 heures pour permettre la reprise des travaux. Dernière étape et non des moindres : le Musée national d’art moderne et contemporain. Actuellement fermé au public en raison de la dégradation de son infrastructure, l’établissement fait l’objet d’une attention particulière. Les études de réhabilitation sont en cours d’évaluation, portées par l’Agence des grands projets, avec pour objectif de rouvrir rapidement ses portes au public. Au-delà des constats, Zoheir Ballalou veut imposer une vision : celle d’une culture vivante, résiliente, capable de transcender les obstacles administratifs. Chaque bâtiment restauré devient ainsi un acte de mémoire, un pont entre l’histoire et la contemporanéité. Sa démarche témoigne d’une volonté politique forte : faire de la préservation culturelle un véritable projet de société, où chaque pierre raconte une histoire, chaque espace restauré devient un lieu de dialogue et de transmission. Les défis sont immenses mais la détermination est claire : redonner vie aux lieux de culture, les arracher à la léthargie administrative, les transformer en espaces vibrants de connaissance et de partage. La culture n’est pas un luxe, mais un patrimoine vivant qui se construit et se réinvente chaque jour.
Mohand Seghir