L’occupation marocaine a expulsé 307 militants des droits de l’Homme et journalistes
Le Makhzen intensifie la répression au Sahara occidental
La répression systématique de la liberté d’expression au Sahara occidental occupé s’intensifie, comme en témoigne l’expulsion récente du journaliste espagnol Francisco Carrión du quotidien « El Independiente » de la ville occupée de Dakhla.
Cet incident s’inscrit dans une stratégie délibérée du régime marocain visant à imposer un black-out médiatique total sur les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, alors même que la cause sahraouie continue de gagner en soutien international, notamment à Cuba où plusieurs universités célèbrent actuellement le 49e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie.L’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UPES) a « condamné fermement » cette nouvelle expulsion, qui n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans une politique systématique de répression de la liberté de la presse. Selon les données disponibles, le Maroc a déjà expulsé pas moins de 307 personnes, comprenant des professionnels des médias, des avocats et des militants des droits de l’homme, qui tentaient simplement d’enquêter ou de vérifier la situation des droits de l’homme dans le territoire occupé. Cette politique d’obstruction s’étend également aux experts de l’ONU et aux observateurs internationaux, systématiquement empêchés d’accéder aux territoires sahraouis occupés pour y mener des enquêtes indépendantes sur la situation des droits humains. L’UPES souligne que « le Maroc n’autorise que des visites au service de la propagande coloniale au Sahara occidental occupé, tandis que les villes sahraouies occupées sont fermées aux journalistes, militants et observateurs qui traitent la question sahraouie de manière impartiale ou en solidarité avec la juste lutte du peuple sahraoui ». Cette stratégie de contrôle de l’information est particulièrement préoccupante dans le cas de Francisco Carrión, reconnu comme l’un des journalistes spécialisés dans la question du Sahara Occidental, auteur de nombreux articles et travaux journalistiques sur le dossier et ses développements. Son expulsion, ainsi que celle récente des membres de la Coordination des associations d’amitié avec le peuple sahraoui (CEAS) et du journaliste José Carmona de Dakhla, démontre la volonté manifeste des autorités d’occupation marocaines d’étouffer toute couverture médiatique indépendante. La répression s’étend également aux militants et journalistes locaux qui tentent de couvrir les manifestations appelant à un référendum d’autodétermination, nombreux sont ceux qui ont été arrêtés pour avoir simplement exercé leur droit à l’information. Cette répression s’inscrit dans une campagne plus large visant à faire taire toute voix dissidente sur la question du Sahara occidental, incluant l’intimidation systématique des journalistes et l’expulsion de délégations parlementaires et de correspondants étrangers.
Un soutien international grandissant à la cause sahraouie
Pendant ce temps, le soutien international à la cause sahraouie continue de se manifester, notamment à Cuba où plusieurs universités organisent des événements de solidarité. L’Université agricole de la province de Mayabeque, l’Université des sciences de l’information de La Havane et l’Université « Camilo Cienfuegos » de Matanzas ont récemment accueilli des conférences d’information sur la lutte du peuple sahraoui sous la direction du Front Polisario. Ces événements, marqués par « une vague d’expressions de solidarité et de soutien à la lutte héroïque du peuple sahraoui », permettent aux professeurs et étudiants de mieux comprendre le parcours de libération du peuple sahraoui et les différentes étapes de sa lutte pour l’autodétermination. Cette solidarité internationale intervient à un moment crucial, alors que les Sahraouis se préparent à commémorer le 49e anniversaire de la proclamation de leur République, le 27 février 1976. Cette date rappelle les conséquences de l’infâme Accord de Madrid du 14 novembre 1975 et de l’invasion marocaine qui s’en est suivie, une occupation illégale dont les Sahraouis continuent de subir les conséquences aujourd’hui. Malgré les années de combat acharné, le peuple sahraoui maintient sa détermination à libérer l’ensemble de ses terres, faisant échouer toutes les tentatives d’occupation visant à légitimer la mainmise marocaine sur les territoires sahraouis, « malgré toutes les méthodes malhonnêtes employées, telles que l’achat de consciences, la corruption, la manipulation, le chantage et la normalisation avec l’entité sioniste ». Alors que le Maroc tente d’imposer un black-out médiatique total sur les violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés, la solidarité internationale avec le peuple sahraoui ne cesse de se renforcer, démontrant l’échec de la stratégie marocaine visant à étouffer la question sahraouie.
Lyes Saïdi