Sanctions contre la CPI et déclarations sur Ghaza : Trump confirme son mépris du droit international
La dernière décision du président américain Donald Trump qui a imposé des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI) et ses propos sur Ghaza ont suscité une vague d’indignation internationale sans précédent, révélant une fois de plus le soutien inconditionnel de Washington à l’entité sioniste et son mépris pour le droit international. En signant un décret imposant des sanctions contre la CPI, notamment l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour ses dirigeants et employés ainsi que le gel de leurs avoirs, Trump confirme sa volonté de protéger les criminels de guerre, particulièrement au moment où la justice internationale pourrait être amenée à examiner les crimes commis à Ghaza. Cette décision a immédiatement provoqué une réaction ferme de 79 États parties au Statut de Rome, parmi lesquels figurent la France, le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, la Palestine, l’Allemagne et le Canada. Dans une déclaration commune initiée par la Slovénie, le Luxembourg, le Mexique, la Sierra Leone et le Vanuatu, ces pays ont dénoncé des mesures qui « augmentent le risque d’impunité pour les crimes les plus graves et menacent de miner l’état de droit international. » La présidente slovène, Natasa Pirc Musar, a particulièrement marqué les esprits en qualifiant ces sanctions de « mépris flagrant de l’État de droit en tant que fondement des relations internationales modernes. » Elle a souligné le message dangereux envoyé par les États-Unis, suggérant que les juges de la CPI seraient punis simplement pour avoir cherché à rendre justice contre des suspects de crimes graves. Les experts consultés soulignent que ces sanctions pourraient avoir des conséquences opérationnelles paralysantes pour la Cour. Au-delà de l’interdiction de voyager qui complique le travail des enquêteurs, les institutions financières pourraient refuser de collaborer avec la CPI par crainte des représailles américaines. Plus grave encore, ces mesures risquent d’affecter la collecte de preuves et pourraient dissuader les victimes d’atrocités de témoigner. Cette offensive contre la justice internationale intervient dans un contexte particulièrement dramatique à Ghaza, où le bilan de l’agression sioniste ne cesse de s’alourdir. Selon les derniers chiffres des autorités palestiniennes de santé, on dénombre désormais 48.181 martyrs et 111.638 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023.
Escalade alarmante du nettoyage ethnique
Au cours des dernières 24 heures, 26 nouveaux martyrs ont été recensés, et 572 corps supplémentaires, dont les données ont été validées par la commission judiciaire de suivi, ont été ajoutés au bilan. De nombreuses victimes restent encore prisonnières des décombres. La situation n’est guère plus encourageante en Cisjordanie occupée, où l’armée d’occupation sioniste poursuit sans relâche son agression contre la ville de Jénine et son camp de réfugiés pour le dix-neuvième jour consécutif. Cette agression a déjà fait 25 martyrs et des dizaines de blessés. Les forces d’occupation multiplient les arrestations, notamment dans les villages d’Al-Yamoun et Ya’bad, tout en procédant à la démolition systématique de maisons palestiniennes dans les quartiers d’Al-Hadaf et de Wadi Barquine. L’hôpital gouvernemental de Jénine se trouve dans une situation particulièrement critique, assiégé par l’armée d’occupation qui empêche l’accès aux camions-citernes d’eau potable. Face à cette situation dramatique, le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a dénoncé la « déshumanisation systématique » des habitants de Ghaza et rappelé que « les droits des Palestiniens continuent d’être violés. » Il a souligné que les droits de l’Homme ne peuvent pas être appliqués de manière sélective et a réaffirmé l’engagement de l’UNRWA à poursuivre son assistance aux réfugiés palestiniens. Une lueur d’espoir est apparue avec l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu le 19 janvier dernier, qui a permis un cinquième échange de prisonniers. L’entité sioniste a libéré 183 prisonniers palestiniens, dont 18 condamnés à perpétuité et 54 à de longues peines, en échange de 3 prisonniers libérés par le Hamas. Cette première étape de l’accord, qui doit durer six semaines, prévoit la libération de 33 prisonniers sionistes contre environ 1.900 détenus palestiniens. Cependant, l’organisation Human Rights Watch met en garde contre les déclarations alarmantes de Trump concernant une possible « évacuation » ou plutôt un déplacement forcé de la population de Ghaza, qualifiant un tel projet d' »escalade alarmante du nettoyage ethnique. » L’ONG rappelle que le droit international humanitaire interdit le déplacement forcé permanent de la population d’un territoire occupé et souligne que les actions de l’armée sioniste constituent déjà des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, voire des actes de génocide dans certaines parties de Ghaza. Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à prendre des mesures concrètes pour empêcher de nouvelles atrocités contre le peuple palestinien et à s’opposer fermement à toute tentative de déplacement forcé des habitants de Ghaza. La paix, comme l’a rappelé le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, nécessite la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien indépendant dont Ghaza fait partie intégrante.
Lyes Saïdi