10 trains seront mobilisés au quotidien: Mise en service imminente de la ligne Béchar-Gara Djebilet
L’Algérie franchit une étape majeure dans le développement de son réseau ferroviaire avec la mise en service imminente de la ligne Béchar-Gara Djebilet, un projet stratégique qui s’étend sur 950 kilomètres et vise à dynamiser le transport de produits miniers et de voyageurs dans l’ouest du pays.
Selon Abdelkader Mazar, directeur à l’Agence nationale d’études et du suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), « le plan d’exploitation quotidienne prévoit en moyenne 8 trains consacrés au fret des produits miniers, un train pour le transport des voyageurs et un autre réservé aux marchandises toutes destinations confondues ». Cette infrastructure innovante traversera six stations stratégiques : Abadla, Hammaguir, Hassi Khebi, Oum el Assel, Tindouf et Gara Djebilet, avec deux points de chargement et déchargement supplémentaires dans la zone industrielle de Toumiat et à Gara Djebilet. L’originalité technique de cette ligne réside dans ses équipements de pointe, notamment les traverses en béton monoblocs de 2,6 mètres, une première en Algérie, conçues spécifiquement pour supporter des charges lourdes. Ces infrastructures peuvent encaisser jusqu’à 32,5 tonnes, permettant l’exploitation de trains miniers exceptionnels de 2.135 mètres de long, tractés par quatre locomotives et capable de transporter 170 wagons. Un seul convoi peut ainsi acheminer une charge nette de 22.100 tonnes par desserte, un volume considérable qui positionne ce projet comme un investissement stratégique majeur. Le responsable souligne que « le coût du projet dépasse celui d’un TGV, eu égard à ses caractéristiques techniques ». Le déploiement s’effectuera par étapes, avec une attention particulière portée à la livraison prochaine du tronçon Béchar-Abadla, long de 98 kilomètres. Les travaux sur ce premier segment sont en phase finale, avec l’achèvement des ouvrages d’art et les dernières finitions de la gare d’Abadla. L’ANESRIF maintient un calendrier ambitieux, visant une réception avant la date contractuelle initialement fixée à mars 2026. Le projet se décompose en trois tronçons principaux, chacun à un stade avancé de réalisation. Le premier segment Béchar-Hammaguir de 200 kilomètres progresse normalement, tandis que le deuxième tronçon Tindouf-Oum El Assel de 175 kilomètres connaît « un rythme soutenu » pour la réalisation des ouvrages et la pose des voies ferrées. Le troisième segment, le plus long, couvrant 575 kilomètres entre Hammaguir-Oum El Assel et Tindouf-Gara-Djebilet, présente également une « grande dynamique » selon Mazar, avec des travaux de terrassement et de construction technique bien engagés. Cette infrastructure représente plus qu’un simple projet ferroviaire : elle incarne la volonté de l’Algérie de moderniser ses infrastructures, de désenclaver ses régions occidentales et de valoriser ses ressources minières. En reliant des zones jusqu’alors isolées, cette ligne transformera les perspectives économiques et sociales de tout un territoire, ouvrant de nouvelles perspectives de développement pour les populations locales et pour l’économie nationale.
Samir Benisid
