Épilepsie : L’EHU d’Oran brise les tabous et démystifie une maladie méconnue
L’établissement hospitalier universitaire (EHU) « 1er Novembre 1954 » d’Oran organisé une opération de sensibilisation dédiée à l’épilepsie. Sous des chapiteaux dressés près de l’entrée de l’hôpital, une dizaine de médecins spécialistes en neurologie ont accueilli patients et familles, offrant un espace unique de dialogue, d’information et de déstigmatisation. Le professeur Chentouf, cheffe du service de neurologie, a été claire et directe : « L’épilepsie demeure une maladie taboue, et la sensibilisation demeure le seul moyen pour le casser ». Sa déclaration révèle l’enjeu central de cette journée : déconstruire les préjugés et accompagner les malades vers une meilleure compréhension de leur condition. Avec déjà 3.500 patients suivis à Oran et dans les wilayas de l’Ouest, le service joue un rôle crucial dans la prise en charge médicale et psychologique. « Il n’y a pas une épilepsie, mais plusieurs épilepsies, qui peuvent résulter de différentes raisons, comme les fortes fièvres ou les traumatismes crâniens », explique-t-elle, soulignant la complexité de cette pathologie. Chaque cas est unique, nécessitant un traitement personnalisé et une approche médicale adaptée. « Le traitement n’est pas le même, car il est adapté à chaque cas », insiste-t-elle, démystifiant l’idée d’un protocole standardisé. La journée a répondu à des questions sensibles et souvent anxiogènes. « Cette journée de sensibilisation sert aussi à répondre à une multitude de questions, sur la scolarité des enfants malades, la grossesse et l’allaitement, l’impact des médicaments sur les patients, entre autres ». Ces thématiques montrent que l’épilepsie n’est pas une limitation mais un défi médical et social à accompagner. Rabah Bar, directeur de l’EHU, a enfoncé le clou : « L’information et la formation sont essentielles dans tout système de santé qui se veut efficient ». Sa vision dépasse le cadre strict de la maladie, plaçant la communication et la connaissance au cœur de la stratégie médicale. « Les malades peuvent se présenter à ces journées pour poser toutes les questions qu’ils n’osent peut-être pas poser lors des visites », a-t-il souligné, créant un espace de confiance et de dialogue. Le déni, selon le professeur Chentouf, reste « le premier ennemi » de la maladie. C’est pourquoi elle invite instamment les familles, en particulier lorsque le patient est un enfant, à franchir le pas et à se présenter pour comprendre la nature de cette maladie complexe. Le suivi médical apparaît comme la clé pour équilibrer la pathologie et améliorer la qualité de vie des patients.
R.R.