Rapport de la BAD sur les perspectives économiques du continent: L’Afrique nouveau relai de croissance
Dans un contexte économique mondial marqué par le ralentissement des économies traditionnelles, l’Afrique s’affirme comme un véritable moteur de croissance. Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur « Les performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique », publié en marge de la 38e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel africain devrait atteindre 4,1% en 2025, puis 4,4% en 2026, après avoir été estimée à 3,2% en 2024. Ces chiffres placent l’Afrique au deuxième rang mondial des régions à la croissance la plus rapide, juste derrière l’Asie. Plus remarquable encore, le rapport identifie 24 pays africains qui devraient connaître une croissance supérieure à 5% en 2025, tandis que 12 des 20 économies les plus dynamiques au monde seront africaines. Cette dynamique positive s’inscrit dans un contexte de défis persistants, notamment des tensions géopolitiques, des catastrophes climatiques et des conflits régionaux. La BAD souligne toutefois que malgré ces performances, la croissance demeure inférieure au seuil de 7% nécessaire pour réduire significativement la pauvreté sur le continent. Sur le front de l’inflation, les perspectives sont encourageantes avec une prévision de baisse de 18,6% en 2024 à 12,6% pour la période 2025-2026, grâce à des politiques monétaires plus restrictives. Les experts s’accordent sur l’importance cruciale de la mise en œuvre intégrale d’initiatives continentales comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ainsi que le développement de nouveaux mécanismes tels que l’Agence africaine de notation de crédit et le Mécanisme africain de stabilité financière.
L’Algérie, un modèle de résilience économique
Dans ce paysage continental en transformation, l’Algérie se distingue par sa stabilité et sa gestion macroéconomique prudente. Le pays devrait connaître un taux de croissance moyen de 3,5% et un taux d’inflation contenu à 4,3% entre 2025 et 2026, des performances remarquables dans un environnement régional souvent volatil. Si le rapport note un déficit moyen du compte courant de 0,9% et un déficit budgétaire plus substantiel de 10,6% sur la période, ces chiffres s’expliquent principalement par les dispositions prises pour encourager l’investissement et diversifier l’économie. Après une estimation de 4,0% en 2024, la croissance du PIB réel algérien devrait connaître un léger ralentissement à 3,7% en 2025, puis 3,2% en 2026, tout en restant solide. L’Algérie se distingue particulièrement en matière de collecte des recettes fiscales, avec le taux le plus élevé d’Afrique du Nord atteignant 27,8% du PIB en 2023. Cette performance s’explique par une stratégie multidimensionnelle comprenant l’adaptation du cadre législatif, la formation approfondie du personnel fiscal, le renforcement de la coopération internationale et la modernisation numérique du système fiscal.
Amar Malki