Statut particulier de l’Education nationale: Le ministère lance l’examen des propositions syndicales
Le ministère de l’Education nationale a franchi une nouvelle étape dans le processus de révision du statut particulier des fonctionnaires du secteur en annonçant, ce samedi, avoir reçu les propositions et observations de 28 organisations syndicales accréditées. Ces contributions, qui concernent tant le statut particulier des corps spécifiques de l’Education nationale que le décret exécutif instituant le régime indemnitaire, ont été soumises dans les délais impartis, la date butoir ayant été fixée au jeudi 20 février 2025. Cette large participation témoigne, selon le ministère, d’une « adhésion positive » de l’ensemble des partenaires sociaux au mécanisme de concertation mis en place. L’examen de ces propositions a débuté dès ce samedi 22 février et s’étendra jusqu’au 1er avril 2025, avant d’entamer une nouvelle phase de dialogue à travers des assises bilatérales programmées à partir du 6 avril, selon un calendrier qui sera communiqué début avril. Ce processus de consultation, qui culminera avec la tenue d’une séance plénière, s’inscrit dans le prolongement des rencontres déjà engagées par le ministre Mohammed Seghir Sadaoui avec plusieurs organisations syndicales. Ces échanges, qui se sont intensifiés ces derniers jours, ont permis de recueillir un large éventail de propositions touchant aux différents aspects du statut particulier et du régime indemnitaire, ainsi qu’aux préoccupations socioprofessionnelles des fonctionnaires du secteur. Parmi les principales revendications émises lors de ces rencontres figure notamment la question du statut particulier de l’enseignant, une demande portée avec insistance par le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST) qui a été reçu par le ministre jeudi dernier. Cette organisation a particulièrement mis l’accent sur la valorisation du diplôme de l’École normale supérieure des enseignants, plaidant pour le recrutement direct des diplômés et leur dispense de stage. La question de la promotion professionnelle occupe également une place centrale dans les propositions syndicales, avec des demandes récurrentes pour l’ouverture des perspectives de promotion hors-catégorie et la création de nouveaux grades. Le Conseil d’enseignants des Lycées d’Algérie (CLA), lui aussi été accueilli jeudi par le ministre, a notamment appelé à une révision des mécanismes de promotion, suggérant qu’ils soient basés exclusivement sur l’expérience, la formation et le diplôme. Les questions relatives au régime indemnitaire ont également fait l’objet de nombreuses propositions, avec des demandes de revalorisation des primes existantes et de création de nouvelles indemnités. L’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE) a notamment plaidé pour une uniformisation de la classification des grades et du volume horaire dans tous les cycles. Les corps d’encadrement n’ont pas été en reste, comme en témoignent les propositions du Syndicat national des directeurs d’écoles primaires (SNADEP) qui a notamment demandé la révision de la classification du grade de directeur d’école primaire et la généralisation du poste de censeur. La diversité des propositions reçues reflète la complexité des enjeux liés à la révision du statut particulier et du régime indemnitaire dans le secteur de l’éducation. Le processus d’examen qui s’ouvre devra permettre d’aboutir à un texte prenant en compte les différentes préoccupations exprimées, tout en assurant la cohérence globale du dispositif statutaire. L’engagement du ministère à poursuivre le dialogue à travers des assises bilatérales témoigne de sa volonté d’associer étroitement les partenaires sociaux à cette réforme majeure pour le secteur de l’éducation nationale.
Chokri Hafed