Sensibilisation aux dangers de la toxicomanie : Le ministère de la Culture s’implique

Le ministère de la Culture et des Arts s’implique dans la lutte contre la toxicomanie avec le lancement d’un ambitieux programme national de sensibilisation déployé à travers le réseau des bibliothèques publiques du pays. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre plus large des « mesures préventives, thérapeutiques et juridiques de l’Etat pour sensibiliser les citoyens », témoigne d’une approche novatrice où la culture devient un vecteur essentiel de prévention sociale. Le programme, qui se déroulera tout au long de l’année 2025, transforme les bibliothèques en véritables espaces de dialogue et de sensibilisation, particulièrement orientés vers la jeunesse, première cible des réseaux de stupéfiants. La diversité des actions mises en place illustre une volonté d’aborder cette problématique sous différents angles, mêlant approches pédagogiques, artistiques et préventives. En tête de file, la Bibliothèque nationale d’Algérie donne le ton avec une exposition de livres thématiques, posant ainsi les bases documentaires de cette campagne nationale. Dans le grand Sud, la Bibliothèque principale d’Adrar innove avec des ateliers interactifs destinés aux enfants, conjuguant une exposition photographique à une conférence sur les dangers de l’addiction. Cette démarche participative se retrouve également à Médéa, où la bibliothèque principale a conçu un programme multiforme incluant la projection d’un documentaire, complété par une exposition de brochures et une distribution de supports d’information. La bibliothèque de Chlef se distingue par une approche particulièrement ancrée dans le réel, organisant des visites de centres de réinsertion et des ateliers pédagogiques, le tout en collaboration étroite avec le tissu associatif local et les forces de sécurité. Cette synergie entre acteurs culturels et sociaux témoigne d’une volonté de créer un front uni contre ce fléau. À Laghouat, la dimension artistique est mise en avant avec des expositions photographiques et une programmation audiovisuelle, sans oublier un volet ludique à travers des concours de sensibilisation pour les plus jeunes. Dans l’est du pays, Batna privilégie l’expertise avec des rencontres animées par des psychologues et des spécialistes de la lutte contre la toxicomanie, tandis que Béjaïa mise sur l’expression artistique avec des représentations théâtrales et des ateliers créatifs. Les bibliothèques de Tébessa et de Tindouf, quant à elles, adoptent une approche plus ciblée en direction des milieux scolaire et universitaire, conscientes de l’importance d’une prévention précoce. Cette mobilisation nationale des bibliothèques publiques marque un tournant dans l’approche préventive de la toxicomanie en Algérie. En transformant ces lieux de savoir en espaces de prévention et de dialogue, le ministère de la Culture et des Arts démontre sa capacité à réinventer le rôle social des institutions culturelles. L’initiative souligne également l’importance d’une approche décentralisée, permettant à chaque région d’adapter son programme aux réalités locales tout en maintenant une cohérence nationale. Ce programme ambitieux illustre parfaitement comment la culture peut devenir un outil efficace de prévention sociale, créant des ponts entre éducation, art et santé publique.

R.C.