Économie

Transition énergétique: L’urgence de la rationalisation de la consommation intérieure

Le mix énergétique fait l’objet d’un examen approfondi dimanche lors du dernier Conseil des ministres présidé par le président de la République. Deux ans après le lancement des premières initiatives dans ce domaine, le président de la République a fait le point sur les avancées et donné de nouvelles orientations pour accélérer la transition énergétique du pays. Au cœur des discussions figure une préoccupation majeure : la consommation nationale de gaz qui a atteint 52% de la production nationale, en hausse de 6%, un niveau qui commence à menacer la capacité d’exportation du pays.

Dans une interview accordée à la chaîne 3 de la Radio algérienne, Rabah Sellami, président du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, a souligné  hier l’urgence de la situation : « Aujourd’hui il est question de rationaliser l’utilisation de l’énergie, en économiser et éviter le gaspillage et ce, pour préserver nos ressources, notamment le gaz naturel ». Il a précisé que « la politique nationale de développement ainsi que l’économie de l’énergie devient cruciale, et ce pour réussir la transition énergétique, qui de plus, repose sur deux aspects importants dont l’un est l’efficacité énergétique qui exige de rationaliser l’utilisation du gaz naturel ». Le diagnostic est sans appel : certains secteurs sont particulièrement énergivores. Selon M. Sellami, « le résidentiel et le tertiaire se positionnent en première position avec environ 45% de la consommation globale », suivis par « le secteur des transports qui consomme 36% » et enfin le secteur industriel. Face à ce constat, plusieurs mesures ont déjà été mises en œuvre, comme « l’utilisation de l’isolation thermique des parois des immeubles et des bâtiments, l’utilisation de l’éclairage de basse consommation à LED qui a un grand potentiel de réduction de la consommation ». D’autres solutions sont également encouragées, comme « le développement de l’utilisation des équipements électroménagers à haute efficacité énergétique » et « le déploiement de certaines solutions économes de l’énergie comme les chauffe-eaux solaires ». En parallèle de ces efforts de rationalisation, l’Algérie travaille activement sur le développement des énergies renouvelables. « On a commencé à travailler sur le programme des centrales solaires dès 2011, dont une partie est à mi-chemin », a expliqué Rabah Sellami. Le plan gouvernemental prévoit « le projet des 15 000 Mégawatts à l’horizon 2035 pour la production de l’électricité à partir du soleil ». À ce jour, « la production a jusque-là atteint 600 Mégawatts et hors hydroélectricité elle est à 472 Mégawatts ». Un ambitieux projet a également été lancé en 2023 visant à produire « 3,2 Gigawatts » d’énergie renouvelable. Pour coordonner ces efforts, « un groupe de travail multisectoriel se penche, depuis deux ans, au niveau du ministère de l’énergie » sur l’élaboration d’un modèle énergétique national. Ce groupe, qui rassemble « les principales compagnies de l’énergie ainsi que le Commissariat aux énergies renouvelables », travaille à « définir un mix énergétique national et mettre en place une stratégie de transition énergétique ». L’objectif est d’« avancer d’une manière sûre afin d’atteindre les objectifs de cette transition énergétique qui sont bien évidemment la sécurité énergétique, honorer les engagements climatiques ou commerciaux à l’échelle internationale ». Le chemin reste long puisque, comme l’a souligné M. Sellami, « aujourd’hui on est à 1% de part d’énergie renouvelable pour atteindre quelque 13% à l’avenir », mais la direction est clairement tracée avec un accent particulier mis sur « le développement de l’hydrogène vert ».

Amar Malki

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