Économie

Transition énergétique: Une stratégie nationale de développement des énergies renouvelables

Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique, l’Algérie accentue ses efforts pour moderniser sa stratégie nationale de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Nacima Rachedi, cheffe de cabinet du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie chargé des Énergies renouvelables, a précisé que « cette stratégie permettra la mise en place d’un système énergétique intégré favorisant l’élargissement de l’exploitation des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité de la consommation de l’énergie ». Lors d’une journée d’étude consacrée aux « solutions de l’énergie solaire pour le secteur économique », et s’exprimant au nom du secrétaire d’État aux énergies renouvelables, Noureddine Yassaâ, la même responsable a souligné que « le gouvernement accordait une grande importance au développement des énergies renouvelables en tant que secteur stratégique qui contribue à diversifier l’économie nationale et à assurer la sécurité énergétique à moyen et long termes ». Cette réorientation politique se concrétise par la création d’un secrétariat d’État spécifiquement chargé des Énergies renouvelables, illustrant l’engagement des autorités algériennes dans cette transition. Le plan d’action sectoriel s’articule autour de la création d’un environnement économique favorable aux projets de production d’électricité à partir de sources renouvelables. Ce cadre propice repose sur plusieurs piliers stratégiques : le renforcement de l’intégration industrielle, le développement de l’industrie locale, la consolidation des réseaux électriques, la promotion du partenariat entre les secteurs public et privé, ainsi que l’attraction des investissements étrangers. Pour accompagner cette transformation, Mme Rachedi a affirmé que « le travail était en cours pour actualiser les cadres juridiques et réglementaires, et mettre en place des mécanismes encourageants pour la généralisation de l’utilisation des énergies renouvelables ». Ces réformes comprennent des mesures de soutien à la production et à l’autoconsommation, le développement de mécanismes de financement innovants, ainsi que l’encouragement des start-up et des micro-entreprises spécialisées dans le secteur. La responsable a également insisté sur l’importance de la maîtrise énergétique, en particulier la rationalisation de la consommation dans les secteurs vitaux comme l’habitat, les transports et l’industrie. Cette optimisation sera encadrée par « des plans d’action avec des indicateurs de performance et un calendrier afin de garantir l’obtention des résultats escomptés ».

20 nouvelles centrales solaires

Sur le plan opérationnel, l’Algérie a déjà lancé plusieurs projets d’envergure. Un programme ambitieux prévoit la production de 3000 mégawatts d’énergie solaire via 20 nouvelles stations, complété par une centrale solaire dans la wilaya de Tindouf d’une capacité de 200 mégawatts. Cette dernière répondra aux besoins locaux tout en soutenant les projets d’exploitation de la mine de Gara Djebilet, un gisement de fer stratégique pour le développement économique du pays. Parallèlement, le secteur travaille à l’hybridation des systèmes d’énergie solaire avec les centrales électriques fonctionnant au diesel dans le sud, ainsi qu’au déploiement de projets solaires pour les installations de Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures. Selon les projections officielles, la capacité totale installée des énergies renouvelables devrait dépasser 4000 mégawatts à court terme. Dans sa quête de diversification des sources énergétiques, l’Algérie s’intéresse également à l’énergie éolienne. Un projet d’envergure, développé en collaboration avec la Banque mondiale, prévoit la production de 1000 mégawatts d’énergie éolienne répartis sur 10 sites, exploitant ainsi le potentiel considérable du pays dans ce domaine. La journée d’étude organisée par « Green Energy Cluster Algeria » a rassemblé des représentants d’entreprises publiques et privées ainsi que des experts du secteur. Cette rencontre a permis de présenter des solutions et applications innovantes dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque, avec un accent particulier sur le modèle d’autoconsommation énergétique indépendant du réseau conventionnel de Sonelgaz. Farida Barka, membre du conseil d’administration du Groupe, a exposé comment « les PME locales pourraient contribuer de manière efficace au programme des énergies renouvelables », notamment par l’installation de panneaux solaires sur les toits des usines, des bâtisses et des foyers, ou sur les terres agricoles. Elle a affirmé que « ces projets offrent l’avantage de la proximité des centres de consommation, ce qui permettra de contribuer à la réduction des coûts du transport et de distribution de l’électricité, et de soutenir la création de PME algériennes capables de générer de la richesse et de créer de l’emploi ». Cette initiative s’inscrit dans une vision stratégique plus large visant à réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures, tout en contribuant aux objectifs climatiques internationaux. En diversifiant son mix énergétique et en valorisant ses ressources naturelles abondantes, notamment son potentiel solaire considérable, l’Algérie entend non seulement renforcer sa sécurité énergétique mais aussi créer un nouveau moteur de croissance économique générant emplois et innovation technologique.

Sabrina Aziouez

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