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Après la visite de Gérard Larcher à Laâyoun occupée: Le Conseil de la Nation suspend ses relations avec le sénat français

Dans un contexte marqué par une détérioration continue des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France, le Conseil de la Nation a annoncé hier mercredi la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat français. Cette décision intervient en réaction à la visite du président du Sénat français, Gérard Larcher, à Laâyoune, capitale du Sahara occidental occupé, où il a affiché le soutien de la France aux plans coloniaux du Maroc, en violation du droit international. « Dans un glissement continu et une dérive d’une extrême gravité, reflétant la montée de l’extrême droite française et sa domination sur la scène et la décision politique françaises, le président du Sénat français a effectué une visite à la ville de Laâyoune occupée, dans la République arabe sahraouie démocratique. Un acte inacceptable et non surprenant, qui méprise la légitimité internationale et s’oppose fermement aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies – dont son pays est l’un des membres permanents – censés défendre les droits de l’homme et le droit des peuples colonisés à l’autodétermination, plutôt que de tenter de les saper, de les effacer, de les annuler et de les nier », indique une déclaration du bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de M. Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation. Cette suspension concerne également le protocole de coopération parlementaire signé entre les deux chambres le 8 septembre 2015, marquant ainsi une rupture institutionnelle significative entre les deux pays. La visite de Gérard Larcher s’inscrit dans le cadre d’un déplacement officiel au Maroc entamé dimanche, durant lequel le président du Sénat français, accompagné d’une délégation de quatre parlementaires, a annoncé l’intention de la France d’ouvrir une représentation consulaire au Sahara occidental occupé. Il convient de rappeler que cette visite n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit dans une série de provocations qui ont contribué à alimenter une crise diplomatique profonde entre Alger et Paris. En février dernier, la ministre française de la Culture, Rachida Dati, s’était également rendue au Sahara occidental, une démarche qu’Alger avait alors dénoncé par Alger comme « d’une gravité particulière » et « condamnable à plus d’un titre ».  L’Algérie, qui soutient de longue date le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et la résolution du conflit selon les résolutions pertinentes des Nations unies, considère ces visites comme une remise en cause directe de la légalité internationale et des résolutions de l’ONU, qui reconnaissent le Sahara occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation. Cette nouvelle crise survient alors que les relations algéro-françaises traversent déjà une période tumultueuse, marquée par des désaccords profonds sur des questions mémorielles, migratoires et géopolitiques, notamment concernant le dossier sahraoui qui constitue une ligne rouge.

Chokri Hafed

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