Violations des droits humains au Sahara occidental: Les organisations internationales accablent l’occupant marocain
Les violations des droits humains au Sahara occidental continuent de susciter une vive préoccupation. Deux récents rapports émanant d’organisations internationales mettent en lumière l’ampleur de la situation critique que vit le peuple sahraoui sous occupation marocaine depuis 1975.
Le groupe de Genève de soutien au Sahara occidental a dénoncé avec force le déni persistant du droit à l’autodétermination, qualifiant cette situation de « grave violation des droits de l’homme ». Lors d’une déclaration devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, représentée par une délégation tanzanienne, l’organisation a souligné que « le déni de ce droit constitue une grave violation des droits de l’homme, et la communauté internationale doit assumer sa responsabilité à l’égard des personnes qui vivent encore sous occupation étrangère ». L’organisation a notamment rappelé un événement juridique majeur : en octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé l’annulation des accords UE-Maroc, reconnaissant implicitement l’illégalité de l’exploitation des ressources sahraouies. « L’exploitation par le Maroc des ressources du Sahara occidental viole directement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », ont affirmé les représentants.
Parallèlement, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a publié un rapport accablant dénonçant la répression systématique des militants locaux. L’organisation condamne « fermement la poursuite du harcèlement, de la surveillance et des restrictions à l’encontre des membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA) ». Les témoignages de répression sont nombreux et précis. Hassan Zerouali, membre du Comité administratif du CODESA, a été victime d’une descente policière violente le 19 janvier dans la ville de Dakhla occupée. Lors de cette intervention, lui et son père ont été « violemment agressés par la police » alors qu’il recevait des journalistes et des délégués de solidarité. Quelques jours auparavant, Zerouali et un autre membre, Salah Dlimi, avaient été arrêtés, conduits au commissariat et soumis à des « violences physiques et verbales » durant cinq heures d’interrogatoire.
D’autres militants subissent des intimidations similaires. Khadijatou Douih, vice-présidente du CODESA, a vu sa voiture vandalisée en octobre 2024 à Laâyoune occupée, avec ses pneus crevés, manifestement pour entraver sa liberté de mouvement. Précédemment, elle avait déjà été agressée physiquement lors d’une manifestation publique. Ces actes s’inscrivent dans un modèle systématique de répression. L’Observatoire souligne que les membres du CODESA sont régulièrement victimes de « harcèlement, de restrictions dans la recherche d’un emploi, de campagnes de diffamation, de refus d’accès à l’éducation et de tentatives visant à les isoler de leur famille et de leur communauté ».
Une situation particulièrement préoccupante est le manque d’accès des organisations internationales au territoires du Sahara occidental occupé. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est vu refuser l’accès au Sahara occidental pour la neuvième année consécutive, malgré les résolutions du Conseil de sécurité encourageant une coopération renforcée. La MINURSO, mission onusienne initialement créée pour superviser un référendum, demeure la seule mission de l’ONU sans mandat pour documenter la situation des droits humains, une anomalie dénoncée par les organisations de défense des droits humains. Les organisations internationales appellent unanimement à « renforcer et défendre la légalité internationale en promouvant le multilatéralisme et le respect du droit international comme seule garantie de paix et de justice internationales ». L’objectif est clair : mettre fin à une occupation qui perdure depuis près de cinquante ans et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit fondamental à l’autodétermination.
Lyes Saïdi