Monde

Belgique : Violences récurrentes liées à la surpopulation dans les prisons

Le Conseil de l’Europe a publié hier un rapport dans lequel il dénonce le « problème récurrent » des « violences entre personnes détenues » dans les prisons belges, « clairement lié à la   surpopulation » et aux manques d’effectifs. Le rapport a été rédigé par le Comité européen pour la prévention de la   torture (CPT), un des organes du Conseil de l’Europe, après une visite ad hoc dans quatre prisons belges, à Anvers, Lantin, Saint-Gilles et Ypres, en novembre 2021. « La violence entre personnes détenues était un problème récurrent dans les établissements visités, comme l’ont reconnu les directions et certains membres   du personnel », écrivent les auteurs du rapport. « Ce problème était clairement lié à la surpopulation, en particulier dans les cellules où il y avait plus de prisonniers que de lits », poursuivent-ils. Ils citent également les « manques d’effectifs » et la « présence insuffisante du   personnel » parmi les causes des violences. Selon eux, la surpopulation carcérale est un « problème majeur » et de   « longue date » en Belgique, affectant « l’ensemble du système carcéral ». Ils   prennent l’exemple de la prison d’Anvers, où, lors de leur visite, 78 hommes et   12 femmes « devaient dormir sur des matelas à même le sol ». Le rapport pointe également « l’obsolescence généralisée » des prisons visitées, et une propreté qui « laissait souvent à désirer », à un niveau « très préoccupant » dans les « cellules des annexes psychiatriques ». De même, la présence du personnel soignant dans les prisons est « clairement insuffisante ». Le CPT souligne également que « la grande majorité des détenus » n’exerçait « pratiquement aucune activité », passant ainsi « jusqu’à 23 heures par jour » en cellule. Il met en avant la « faible présence du personnel », ainsi que le « grand nombre de postes vacants » et le « taux élevé d’absentéisme ». Face à ces constats, les auteurs recommandent aux autorités belges d’améliorer la formation du personnel pénitentiaire pour prévenir les   violences. Ils appellent Bruxelles à « poursuivre la lutte » contre la surpopulation carcérale, et à « développer des programmes d’activité » pour les détenus. Le gouvernement belge annonce, dans une réponse au Conseil de l’Europe, son intention de présenter « avant fin 2022 », un « nouveau projet de Code pénal » où   la peine d’emprisonnement devient « la dernière réponse » (« ultimum remedium ») et   où les peines de moins de 6 mois « ne peuvent légalement pas être infligées par les juges ». Il mentionne aussi l’installation de lits superposés pour éviter   les matelas au sol.

Agences

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *