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Escalade des agressions sionistes à Ghaza  : La trêve menacée

Alors que le fragile cessez-le-feu conclu le 19 janvier dernier semblait offrir un répit tant attendu après quinze mois d’une guerre dévastatrice, la bande de Ghaza a été secouée ce samedi par de nouvelles frappes sionistes meurtrières. Ces attaques, qui ont coûté la vie à six Palestiniens dont deux journalistes à Beit Lahia, dans le nord de l’enclave, représentent souligne le Hamas une « violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu » et menacent de faire voler en éclats les efforts diplomatiques entrepris jusqu’à présent. Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, l’artillerie israélienne a bombardé intensément la zone, tandis que des sources locales citées par l’agence Wafa précisent qu’un drone de l’occupation a ciblé par balles réelles un groupe de citoyens, parmi lesquels se trouvaient également des employés de l’organisation caritative Al-Khair. Cette nouvelle attaque porte à 207 le nombre de journalistes palestiniens tombés en martyrs depuis le début du génocide sioniste le 7 octobre 2023, soulignant la volonté délibérée de l’occupant d’étouffer toute couverture médiatique indépendante de ses crimes. Parallèlement à ces violences directes, l’occupation poursuit sa politique d’étranglement de la population ghazaouie par un blocus implacable qui empêche l’acheminement de l’aide humanitaire. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies a révélé ce vendredi que 63 000 tonnes de produits alimentaires sont actuellement bloquées aux frontières de Ghaza- une quantité suffisante pour nourrir 1,1 million de personnes pendant deux à trois mois. Ce blocus, qui dure depuis maintenant 12 jours, paralyse l’ensemble des opérations de secours et aggrave dramatiquement la situation humanitaire déjà catastrophique dans l’enclave palestinienne. « Le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas été en mesure d’acheminer des vivres à Ghazaen raison de la fermeture de tous les points de passage frontaliers, tant pour les fournitures humanitaires que commerciales », a déploré l’OCHA. Bien que le PAM ait indiqué disposer de stocks suffisants pour maintenir les boulangeries et les cuisines communautaires en activité pendant un mois, l’organisation a déjà été contrainte de réduire la quantité de colis alimentaires distribués afin de servir davantage de personnes. Au-delà de la nourriture, c’est l’ensemble du système de soins et de secours qui est mis à mal par la pénurie de carburant, entravant la circulation des véhicules d’urgence dans Ghaza et ralentissant considérablement l’action des premiers intervenants. Les hôpitaux, déjà fonctionnant dans des conditions précaires, manquent cruellement d’oxygène et de générateurs électriques pour maintenir leurs opérations vitales. L’OCHA signale qu’au moins deux douzaines de générateurs supplémentaires sont nécessaires pour les centres de santé, les équipements actuellement utilisés nécessitant un entretien urgent et des pièces de rechange inaccessibles. La stratégie de l’entité sioniste ne se limite pas à Ghaza mais s’étend également à la Cisjordanie occupée, où se déroule un véritable processus de nettoyage ethnique. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé ce samedi les démolitions massives de maisons perpétrées par les forces d’occupation dans les camps de Jénine, Tulkrem et Nour Shams, au nord de la Cisjordanie. Ces opérations, qui ont entraîné l’expulsion forcée et le déplacement de plus de 40 000 citoyens palestiniens, sont particulièrement cruelles en ce mois sacré de Ramadan. Selon le ministère, ces actions s’inscrivent dans le cadre d’un plan méthodique visant à « consacrer le contrôle de l’occupation sur la Cisjordanie ». Face à cette situation dramatique, les autorités palestiniennes multiplient les appels à la communauté internationale, sollicitant l’intervention des commissions d’enquête, des rapporteurs spéciaux et des responsables des Nations Unies. Le ministère palestinien des Affaires étrangères exhorte la communauté internationale à sortir de sa léthargie et à prendre des mesures concrètes pour contraindre l’occupation à mettre fin à son agression systématique contre le peuple palestinien. L’urgence d’une action internationale déterminée se fait d’autant plus pressante que la situation humanitaire continue de se dégrader et que les violations du droit international par l’entité sioniste se poursuivent dans l’impunité la plus totale. À l’heure où ces lignes sont écrites, les habitants de Ghaza continuent de subir les conséquences dévastatrices du blocus, tandis que les familles palestiniennes de Cisjordanie voient leurs maisons détruites et sont forcées à l’exil sur leur propre terre.

Lyes Saïdi

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