Ouverture des « Nuits d’Ouled Djellal »: Le cinéma révolutionnaire à l’honneur
L’initiative s’inscrit dans le cadre des célébrations de la Fête de la Victoire, commémorée chaque 19 mars en Algérie, date symbolique marquant la fin de la guerre de libération nationale en 1962.
Un événement culturel d’envergure dédié au patrimoine cinématographique algérien a été lancé samedi soir. La manifestation « Nuits d’Ouled Djellal du cinéma révolutionnaire » a débuté sur la place publique face au siège de la wilaya, avec la projection du long-métrage emblématique « L’opium et le bâton » réalisé par Ahmed Rachedi. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des célébrations de la Fête de la Victoire, commémorée chaque 19 mars en Algérie, date symbolique marquant la fin de la guerre de libération nationale en 1962. Le directeur de wilaya de la culture et des arts, Mounir Aïssoug, a précisé à l’APS en marge de cette première projection que la manifestation « permettra au public d’Ouled Djellal et de plusieurs communes de la wilaya, de découvrir, ou de redécouvrir, à l’occasion de la Fête de la Victoire, plusieurs films algériens traitant de la Révolution pour conduire les jeunes à s’inspirer de l’héroïsme et des sacrifices du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance ». Le film inaugural, « L’opium et le bâton », adapté du roman éponyme de l’écrivain Mouloud Mammeri paru en 1965, plonge le spectateur dans la réalité complexe et douloureuse de la guerre de libération nationale à travers le destin de Thala, un village en Kabylie. En 2h15, il retrace l’histoire du Dr Bachir qui abandonne sa vie confortable pour rejoindre l’ALN aux côtés de l’un de ses frères. Cette œuvre cinématographique, réalisée en 1969, demeure un témoignage puissant de cette période cruciale de l’histoire algérienne. Selon M. Aïssoug, la programmation des « Nuits d’Ouled Djellal du cinéma révolutionnaire » comprend également d’autres films majeurs du cinéma algérien, notamment « Le vent des Aurès » de Mohamed-Lakhdar Hamina, Palme d’Or à Cannes en 1975 pour « Chronique des années de braise », ainsi que « Héliopolis » de Djafar Kacem, œuvre contemporaine traitant des tragiques massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, événements considérés comme précurseurs de la Révolution. Cette manifestation culturelle, qui se poursuivra jusqu’au 20 mars, est organisée conjointement par la direction de la culture et des arts et le Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel. Elle illustre la volonté des autorités de perpétuer la mémoire collective à travers l’art cinématographique, particulièrement auprès des jeunes générations. Le cinéma révolutionnaire algérien, né dans les années 1960 et 1970, constitue un pilier essentiel de l’identité culturelle nationale, servant à la fois d’outil de documentation historique et de vecteur de transmission des valeurs de résistance et de liberté qui ont marqué la lutte pour l’indépendance. En proposant ces projections en plein air, accessibles à tous, les organisateurs réaffirment la dimension populaire et pédagogique du cinéma comme moyen de préserver et raviver la mémoire nationale, tout en renforçant le sentiment d’appartenance et de fierté des nouvelles générations envers leur histoire. Cet événement témoigne également de l’importance accordée par les institutions culturelles à la décentralisation des activités culturelles, permettant ainsi aux habitants des régions plus éloignées des grands centres urbains de bénéficier d’une programmation cinématographique de qualité, habituellement réservée aux grandes villes du pays.
Mohand Seghir