De nouvelles agressions israéliennes font plus de 400 morts en 24 heures: Les massacres reprennent à Ghaza !
La bande de Ghaza s’est réveillée hier sous le choc d’une nouvelle vague de bombardements d’une intensité sans précédent depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 19 janvier dernier. Ces frappes aériennes massives, lancées à l’aube, ont fait au moins 404 martyrs et 562 blessés, selon un bilan actualisé communiqué par le ministère palestinien de la Santé. Les victimes sont en majorité des enfants et des femmes, et parmi les blessés, des dizaines se trouvent dans un état critique.
Les nouvelles frappes marquent une rupture brutale de la trêve qui avait apporté un soulagement relatif à la population de Ghaza après plus de 15 mois d’agression génocidaire israélienne continue. Cette reprise des hostilités survient dans un contexte déjà extrêmement tendu, alors que l’entité sioniste bloque depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, aggravant ainsi une situation déjà catastrophique. Le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a exprimé sa consternation lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée suite à ces événements. « La nuit dernière, nos pires craintes sont devenues réalité. Les frappes aériennes ont repris sur toute la bande de Ghaza. La population de Ghaza vit à nouveau dans une peur abjecte », a-t-il déclaré dans une intervention par vidéo. Le blocage total de l’aide humanitaire imposé par l’occupant israélien depuis plus de deux semaines avait déjà considérablement détérioré les conditions de vie dans l’enclave. « Ce total blocus de l’aide destinée à sauver des vies, de marchandises de base et de biens commerciaux aura un impact dévastateur sur la population de Ghaza qui reste dépendante d’un flux stable d’aide », a insisté Fletcher, précisant que « la nourriture pourrit, les médicaments périment » tandis que les convois sont bloqués aux points de passage. Face à cette situation dramatique, le mouvement de résistance palestinien Hamas a fermement condamné cette nouvelle agression, accusant le Premier ministre israélien Netanyahu d’avoir « délibérément renversé l’accord de cessez-le-feu ». Dans un communiqué, le Hamas souligne que Netanyahu « porte l’entière responsabilité des conséquences de l’agression perfide contre Ghaza, qui cible des civils sans défense soumis à un blocus étouffant et à une politique systématique de famine ». Le mouvement appelle les médiateurs internationaux à « tenir l’occupant pleinement responsable de la violation de l’accord » et souligne la nécessité de « mettre fin immédiatement à l’agression ». Sur le plan sanitaire, la situation est particulièrement alarmante. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a alerté que de nombreuses structures de santé à Ghaza sont « littéralement débordées » après ces nouveaux bombardements, et que « la situation se détériore rapidement ». Tommaso Della Longa, porte-parole de la FICR, a indiqué que les équipes du Croissant-Rouge palestinien se sont mobilisées pendant les attaques de la nuit, prenant en charge 179 personnes blessées, dont des enfants. « Ce matin, nos collègues du Croissant palestinien nous ont dit que de nombreux établissements médicaux étaient littéralement débordés dans toute la bande de Ghaza », a-t-il affirmé lors d’un point presse, expliquant que cette situation est due au nombre important de patients qui arrivent et au manque critique de médicaments. Un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic, a également souligné le manque alarmant de médicaments. « En raison de cette pénurie de médicaments, il y a un risque que les travailleurs de la santé ne puissent pas fournir de traitement pour différentes conditions médicales, pas seulement pour les blessures traumatiques », a-t-il averti. La communauté internationale a rapidement réagi à cette escalade de violence.
L’ONU choquée
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « choqué » par les frappes israéliennes et a lancé « un appel pressant pour que le cessez-le-feu soit respecté et que l’aide humanitaire sans entrave soit rétablie », selon son porte-parole Rolando Gomez. De son côté, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit « horrifié » par la reprise des bombardements israéliens et a appelé à ce que « le cauchemar cesse immédiatement ». « La seule voie à suivre est un règlement politique, conforme au droit international. Le recours d’Israël à encore plus de force militaire ne fera qu’empiler davantage de misère sur une population palestinienne souffrant déjà de conditions catastrophiques », a-t-il écrit dans un communiqué. Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a de son côté appelé à « une intervention internationale urgente » pour mettre fin à l’agression israélienne sur la bande de Ghaza. Dans un communiqué, le ministère a souligné que « les solutions politiques sont la voie à suivre pour parvenir au calme, mettre fin à l’agression israélienne et restaurer l’horizon politique pour résoudre le conflit ». Cette nouvelle flambée de violence s’inscrit dans le contexte plus large d’une escalade générale dans les territoires palestiniens occupés. En Cisjordanie, la situation est également extrêmement préoccupante, comme l’a souligné récemment le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, qui s’est dit « alarmé » par la situation. « La violence en Cisjordanie occupée est alarmante. Depuis janvier, près de 40.000 Palestiniens ont été déplacés par les bombardements aériens et des bulldozers blindés », a-t-il écrit dans un message publié lundi soir sur les réseaux sociaux. « Les gens ne peuvent pas rentrer et la démographie des camps est en train de changer définitivement », a-t-il ajouté.
Nettoyage ethnique en Cisjordanie
Cette préoccupation est partagée par la rapporteuse spéciale pour la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, qui a averti que les Palestiniens font face à un danger réel de nettoyage ethnique collectif, en raison du plan expansionniste israélien visant à s’emparer des terres palestiniennes et à les vider de leurs habitants. Elle a indiqué que le nettoyage ethnique constitue un crime de guerre, un crime contre l’humanité, voire un génocide. Le bilan humain de l’agression israélienne continue de s’alourdir de façon dramatique. Avant cette nouvelle vague de bombardements, le ministère palestinien de la Santé avait déjà recensé 48.577 martyrs et 112.041 blessés à Ghaza depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre 2023. En Cisjordanie occupée, au moins 911 Palestiniens sont tombés en martyrs durant la même période, tués par des soldats ou des colons israéliens. Face à cette tragédie qui ne cesse de s’amplifier, les appels à une intervention internationale décisive se multiplient. Le Hamas a notamment appelé la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à « s’acquitter de leur responsabilité historique en soutenant la ténacité et la résistance du peuple palestinien et en prenant des mesures urgentes pour lever le siège de Ghaza ». Le mouvement a également appelé l’ONU et le Conseil de sécurité à « se réunir d’urgence pour adopter une résolution obligeant Israël à cesser immédiatement son agression et à mettre en œuvre la résolution 2735, qui appelle à un retrait total de la bande de Ghaza ».
Lyes Saïdi