Culture

14e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie : Un trésor culturel à préserver

En ce début de printemps, le Palais de la Culture Moufdi Zakaria d’Alger vibre aux sonorités caractéristiques de la chanson chaâbie, ce patrimoine musical immatériel qui constitue l’une des expressions les plus profondes de notre identité culturelle.

La 14e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie, qui se déroule du 20 au 23 mars 2025, s’est ouverte jeudi dernier sous l’égide du ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, rendant un vibrant hommage à El Hadj M’Hamed El Anka, figure tutélaire de ce genre musical. L’importance accordée à cet événement par les autorités témoigne d’une volonté politique forte de sauvegarder ce patrimoine qui transcende les générations. Dans son allocution inaugurale, le ministre Ballalou a souligné « le rôle de ce festival dans la préservation de ce legs culturel », qu’il considère comme « l’un des événements artistiques phares que le ministère de la Culture et des Arts veille à parrainer, vu son rôle central dans la mise en valeur de l’un des éléments essentiels du patrimoine culturel immatériel algérien ». Le chaâbi n’est pas qu’une simple expression artistique, mais bien un vecteur d’histoire et de mémoire collective. Comme l’a rappelé M. Ballalou, « la chanson chaâbie a toujours été une expression sincère de l’existence du peuple, qui porte à travers ses mélodies et ses paroles l’écho de la vie, traduisant ainsi la sagesse, la résistance, les joies et les peines. Des poèmes de Sidi Lakhdar Benkhelouf qui perpétuent les hauts faits de la nation, aux œuvres de d’El Hadj M’Hamed El Anka ou encore Dahmane El Harrachi qui reflètent les problèmes et les rêves de la société, cet art a su conserver son authenticité se régénérant à travers les générations qui le portent, affirmant ainsi son statut de pilier fondamental de notre identité culturelle ». Ce festival joue un rôle crucial dans la transmission de ce patrimoine aux nouvelles générations. Il a pour vocation, selon les mots du ministre, de « déceler les nouveaux talents qui porteront la flamme de ce genre musical, en exploitant sa capacité de s’adapter aux divers genres musicaux modernes, comme l’avaient fait les grands maîtres du Chaâbi, dont Mahboub Bati, Boujemaâ El Ankis et El Hachemi Guerouabi, qui ont apporté leur touche sans altérer son identité enracinée dans l’existence populaire ». Abdelkader Bendamèche, Commissaire du festival, a quant à lui mis l’accent sur la dimension pédagogique de l’événement, soulignant son rôle « en matière de formation artistique en vue de découvrir les talents nécessitant un encadrement ». Il a notamment évoqué « les ateliers de formation récemment organisés au profit des candidats de cette édition sous la supervision de professeurs spécialisés dans le domaine », rappelant que la formation reste « un enjeu majeur pour la préservation et la protection de ce genre musical algérien authentique ». La soirée d’ouverture, qui s’est déroulée devant un public d’aficionados, a brillamment illustré cette continuité entre tradition et modernité. Dirigé par El Hadi El Anka, l’orchestre a interprété « Al Hamdou Lillah ma bkach isti’mar fi bladna », œuvre emblématique de Hadj M’hamed El Anka. Lounissi Mohamed Yacine d’Aïn Defla, lauréat de l’édition précédente, a ensuite offert un florilège des pièces maîtresses du répertoire chaâbi. Cette 14e édition met en compétition 17 jeunes talents venus de différentes wilayas du pays, parmi lesquels cinq candidats se sont déjà distingués lors de la première journée : Kourak Mohamed Amine (Tiaret), Chaâbane Mustepha (Béjaïa), Benmessaï Sarah (Blida), Lamini Mohamed Merouane (Alger) et Belkessiah Mohamed Amine (Mostaganem). Créé en 2006, ce festival s’inscrit dans une démarche de sauvegarde active d’un patrimoine vivant qui, loin de se figer dans une approche muséale, continue de se réinventer sans perdre son âme ni ses racines profondes dans la culture populaire.

Mohand Seghir

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *