Culture

Industrie cinématographique : L’Algérie connaît « une véritable dynamique »

Depuis les Assises nationales du cinéma en janvier dernier, le septième art en Algérie connaît un essor significatif.

Dimanche soir, lors de la projection du film « Pour toi… Hasna » de Khaled El Kebich à la Cinémathèque Algérienne, dans le cadre des célébrations de la Fête de la Victoire, le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, a souligné « une véritable dynamique » qui marque aujourd’hui le cinéma national. Cette dynamique est le fruit d’une volonté politique affirmée et d’une mobilisation accrue des professionnels du secteur. Cette transformation du paysage cinématographique s’illustre à travers une série d’initiatives concrètes qui visent à revitaliser un domaine longtemps en quête de structuration et de soutien. « Nous assistons à un véritable décollage du cinéma en Algérie, porté par une dynamique concrète, avec la multiplication des projections de films soutenus par le ministère, l’organisation de festivals, d’ateliers et de formations spécialisées, ainsi que l’essor des caravanes cinématographiques sillonnant les différentes régions du pays », a expliqué M. Ballalou. Cette expansion s’est particulièrement manifestée dans le sud du pays, où l’accès à la culture a longtemps été limité. « Plus de 300 films ont été projetés dans différentes wilayas, notamment grâce aux caravanes cinématographiques », a-t-il précisé, insistant sur la nécessité d’un accès équitable à la culture pour tous les Algériens. À la suite des Assises nationales, tenues sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, un plan d’action ambitieux a été élaboré en concertation avec les acteurs du secteur. « De nombreuses assises et ateliers ont été organisés, associant techniciens, cinéastes et acteurs afin d’établir une feuille de route claire pour la promotion du cinéma », a affirmé M. Ballalou. L’objectif est de structurer la filière et de lui offrir les conditions nécessaires pour son développement. Parmi les mesures phares, le ministre a évoqué l’élaboration des textes juridiques relatifs à la création d’une Commission nationale du cinéma, un organe qui aura pour mission de structurer et d’orienter les politiques cinématographiques du pays. « Nous voulons donner un cadre juridique clair et efficace qui permettra à notre cinéma de se développer durablement et d’attirer de nouveaux investisseurs », a-t-il souligné.

Le ministre a également insisté sur les efforts menés pour lever les restrictions qui freinent l’épanouissement du secteur. « Nous œuvrons avec tous les secteurs concernés afin de lever les blocages liés aux autorisations, au financement et au contrôle », a-t-il déclaré. La question du financement demeure un enjeu central, et plusieurs pistes sont actuellement explorées pour faciliter l’accès aux ressources nécessaires à la production cinématographique. « Nous travaillons sur des mécanismes innovants de financement qui permettront aux créateurs de bénéficier d’un soutien accru, notamment à travers des partenariats publics-privés », a précisé M. Ballalou.

Par ailleurs, M. Ballalou a profité de cette occasion pour évoquer les avancées dans le domaine de la musique. Il a salué la création de 19 écoles d’enseignement musical au sein des maisons de la culture de plusieurs wilayas, accueillant aujourd’hui 600 étudiants. « Cette initiative s’inscrit dans une vision de vulgarisation de la culture musicale chez les jeunes, conformément aux instructions du président de la République », a-t-il rappelé, soulignant l’importance de la formation dans les domaines artistiques. « L’enseignement de la musique et du cinéma est essentiel pour garantir la pérennité de notre patrimoine culturel et encourager l’émergence de nouveaux talents », a-t-il ajouté.

L’avant-première du film « Pour toi… Hasna » s’était déjà tenue en février dernier. Ce long-métrage retrace les souffrances des familles algériennes durant la colonisation française et s’inscrit dans la volonté du ministère de produire et diffuser des œuvres qui témoignent de l’histoire nationale. Réalisé dans le cadre des initiatives du Centre algérien de la cinématographie, ce film illustre l’engagement des autorités en faveur d’un cinéma qui conjugue mémoire et modernité. « Nous devons raconter notre histoire à travers nos propres images et nos propres récits. C’est un devoir de mémoire, mais aussi une opportunité de renforcer notre industrie cinématographique », a insisté le ministre.

Avec ces nombreuses initiatives, l’Algérie ambitionne aujourd’hui de redonner au septième art la place qu’il mérite, en faisant du cinéma un véritable levier culturel et économique. « Nous voulons un cinéma algérien fort, capable de rayonner à l’international tout en restant ancré dans notre identité nationale », a conclu M. Ballalou. À travers cet engagement renouvelé, les autorités affichent une volonté claire : faire du cinéma un pilier du développement culturel, en lui offrant les moyens de sa renaissance et de son expansion.

Mohand Seghir

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *