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L’ONU réduit sa présence à Ghaza  : Cri d’alarme d’une catastrophe humanitaire sans précédent

Dans un contexte marqué par la violence de l’occupation d’une intensité inédite, l’Organisation des Nations unies a annoncé une décision aussi difficile que symbolique de réduire sa présence à Ghaza, marquant un tournant dramatique dans le conflit qui déchire l’enclave palestinienne depuis des mois. Cette décision hautement significative intervient après une attaque meurtrière de l’occupation sioniste contre un complexe onusien qui a coûté la vie à un de ses personnels et blessé gravement six autres collaborateurs internationaux.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a officialisé cette décision avec une détermination mêlée de tristesse, soulignant que malgré ce repli partiel, « l’ONU ne quitte pas Ghaza ». L’organisation maintient sa détermination à poursuivre une aide humanitaire vitale pour les populations civiles, dans un contexte où les besoins ne cessent de s’aggraver de manière exponentielle. L’attaque du 19 mars contre le complexe onusien de Deir Al Balah, provoquée par un char de l’armée d’occupation, a précipité cette décision, illustrant la brutalité et l’implacabilité de génocide sioniste en cours et qui cible sans distinction population civile, humanitaires, personnels de santé et journalistes. Une décision qui risque toutefois d’aggraver encore plus la situation humanitaire déjà apocalyptique à Ghaza

Les chiffres sont à eux seuls un témoignage accablant d’une réalité humanitaire qui confine à l’apocalypse. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan de l’agression qualifiée de génocidaire par les autorités palestiniennes s’est alourdi à la date du 25 mars 2025 à 50.144 martyrs et 113.704 blessés. Dans les seules dernières 24 heures précédant cette annonce, 62 nouveaux martyrs sont venus grossir ce funeste décompte, portant à 792 le nombre de Palestiniens tombés depuis la reprise des hostilités le 18 mars.

Déplacements forcés

Le déplacement massif et forcé des populations constitue une dimension catastrophique supplémentaire de ce conflit. Au moins 124.000 Palestiniens ont été déplacés en quelques jours seulement, contraints de fuir sous les bombardements incessants. L’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, déplore que les habitants de Ghaza vivent « leur pire cauchemar », confrontés à un « déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines ». Les familles fuient avec le peu qu’elles possèdent, errant sans destination, « sans abri, sans sécurité et sans aucun endroit où aller ».

La situation humanitaire a atteint un niveau critique qui défie l’entendement. Depuis trois semaines, les points de passage restent hermétiquement fermés, bloquant tout approvisionnement vital. Les infrastructures médicales sont systématiquement ciblées, transformant chaque hôpital, chaque centre de soins en potentielle zone de guerre. Tom Fletcher, Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, a dénoncé des « rapports horribles » concernant les attaques répétées contre les travailleurs de santé, les ambulances et les établissements médicaux.

L’armée d’occupation a multiplié les ordres d’évacuation, créant un mouvement de population forcé sans précédent. Les habitants de nombreuses localités frontalières sont contraints de fuir : Djabalia, Beit Lahiya, Beit Hanoun, Shejaia, Khan Younès et Rafah sont désormais des zones de déplacement massif. Les Nations unies confirment qu’il n’existe plus aucune zone sécurisée dans l’enclave, transformant Ghaza en un immense piège mortel pour ses 2,3 millions d’habitants.

Un autre signal dramatique de cette violence réside dans le nombre de journalistes tombés en martyrs, passé à 208, dernier exemple en date Houssam Shebat, journaliste d’Al Jazeera tué lors d’un bombardement à Jabalia. Ces attaques systématiques visent à faire taire toute voix témoin des atrocités commises, privant le monde extérieur de tout regard indépendant sur le conflit.

Escalade en Syrie et au Liban

L’agression ne se limite pas à Ghaza. Des frappes ont également touché la Syrie et le Liban, élargissant le spectre du conflit et augmentant les risques régionaux. Quatre personnes ont été tuées dans le sud de la Syrie, illustrant la dimension potentiellement explosive de cette violence qui menace de déborder les frontières actuelles. La communauté internationale commence à peine à réagir face à cette escalade. Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne, a prévenu des risques d’une « nouvelle escalade », soulignant la nécessité impérieuse de « réinstaurer le cessez-le-feu, assurer la libération de tous les otages et reprendre l’arrivée d’aide humanitaire ». Ses déclarations sonnent comme un avertissement timide face à l’ampleur des destructions et des souffrances.

Le retrait partiel de l’ONU constitue un signal d’alarme international d’une gravité extrême. Il souligne l’impossibilité de maintenir une présence humanitaire dans des conditions de sécurité minimales.

Lyes Saïdi

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