Afin de consolider la compétitivité des ports : Une feuille de route ambitieuse mise en place
Le secteur portuaire entame une transformation majeure sous l’impulsion du ministère des Transports, qui a déployé une stratégie globale visant à moderniser ses infrastructures et optimiser ses opérations. Cette initiative s’inscrit dans la vision plus large du gouvernement algérien de diversifier l’économie nationale et de renforcer son positionnement comme hub logistique pour l’Afrique, notamment pour les pays du Sahel.
L’Algérie accélère la modernisation de ses installations portuaires. Le PDG du groupe des services portuaires « Serport », Harkati Mohamed Karim Eddine, a détaillé cette stratégie lors d’une visite vendredi soir à l’Entreprise portuaire d’Oran (EPO), apportant un éclairage sur les ambitions et les réalisations déjà accomplies dans ce secteur stratégique. Sa visite intervient dans un contexte où le commerce maritime international connaît des bouleversements majeurs, avec des chaînes d’approvisionnement qui se réorganisent face aux tensions géopolitiques et aux défis environnementaux. L’Algérie, consciente de ces enjeux, cherche à adapter son infrastructure portuaire pour répondre aux exigences d’un monde en mutation. « Le ministère des Transports, dans sa démarche de développement du système de gestion des ports, a élaboré une feuille de route reposant sur plusieurs axes visant à renforcer la compétitivité des ports, réduire le temps de transit des marchandises et le séjour des navires », a déclaré le PDG de Serport lors de cette visite qui s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des directives présidentielles. Cette stratégie multidimensionnelle répond aux instructions du président Abdelmadjid Tebboune concernant la nécessité d’adopter un système de travail continu 24 heures sur 24, une mesure qui vise à désengorger les ports et à accélérer les flux logistiques. Entrant dans le détail de cette feuille de route, M. Harkati a précisé que celle-ci « repose sur plusieurs axes, dont l’entretien des quais et différentes zones, ainsi que le dragage des bassins dans les ports, l’acquisition de nouveaux équipements de manutention pour augmenter le rythme de chargement et de déchargement des navires, et la formation continue des employés des entreprises portuaires dans divers domaines ». Ces mesures techniques s’accompagnent d’une vision plus large qui inclut des projets d’extension significatifs. Selon le responsable, « cette feuille de route inclut la réalisation de travaux d’extension des ports pour augmenter leur capacité d’accueil, ce qui renforcera la position géostratégique de l’Algérie comme portière principale de l’Afrique en général et pour les pays du Sahel et du Sahara en particulier, ainsi que l’utilisation de la numérisation pour concrétiser la vision stratégique et les orientations des hautes autorités du pays dans tous les secteurs pour développer l’économie nationale ». La numérisation constitue effectivement un pilier essentiel de cette transformation, avec l’ambition de réduire la paperasse administrative qui a longtemps ralenti les procédures portuaires en Algérie. Des résultats encourageants semblent déjà émerger de ces réformes, particulièrement au port d’Oran où le système de travail continu a été implémenté. Le PDG s’est montré satisfait de la coordination interservices, déclarant : « Nous avons constaté avec satisfaction la coordination entre les services de l’Entreprise portuaire d’Oran et les services de contrôle (douanes, commerce, agriculture, police), ce qui a permis de réaliser une grande partie des résultats escomptés suite à la mise en place du système H24 ». Cette synergie entre les différents intervenants portuaires représente une avancée significative dans un contexte où le manque de coordination a historiquement constitué un obstacle majeur à l’efficacité opérationnelle. Dans une démarche proactive vis-à-vis des acteurs économiques, M. Harkati a également tenu à informer « les opérateurs économiques et les transitaires que tous les services sont à leur disposition jour et nuit pour leur permettre de recevoir les marchandises et les conteneurs dès la fin des procédures légales, ce qui contribuera de manière significative à réduire le taux de congestion des ports ». Cette déclaration témoigne d’une volonté d’instaurer un nouveau paradigme dans la relation entre l’administration portuaire et les usagers, traditionnellement marquée par des lourdeurs bureaucratiques. Le Directeur général de l’Entreprise portuaire d’Oran, Mohamed Hadji, a pour sa part confirmé l’impact positif de ces mesures en affirmant : « un mois après la mise en œuvre de ce nouveau système, nous avons réduit le temps de transit des marchandises et le séjour des navires, en enregistrant des résultats très positifs, car nous parvenons désormais à recevoir les marchandises dans des délais records ».
Sabrina Aziouez