Gaz naturel: Des investissements de 11.000 milliards USD nécessaires d’ici 2050
Le marché mondial du gaz naturel se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, confronté à des enjeux économiques et environnementaux sans précédent qui nécessiteront des investissements colossaux dans les décennies à venir. Selon les dernières estimations présentées lors d’une rencontre tenue ce jeudi entre Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, et Mohamed Hamel, secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), le secteur gazier mondial devra mobiliser pas moins de « 11’000 milliards de dollars d’investissement d’ici 2050 » pour répondre à la demande croissante tout en s’adaptant aux exigences de la transition énergétique. Des investissements qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur du gaz naturel, depuis l’exploration et la production jusqu’au transport et à la distribution. Un montant qui reflète la réalité d’un marché en pleine mutation qui doit non seulement augmenter ses capacités de production pour satisfaire une demande mondiale en hausse constante, particulièrement dans les économies émergentes, mais également moderniser ses infrastructures pour les rendre plus efficientes et moins polluantes. Dans ce contexte, l’Algérie entend jouer un rôle de premier plan. Dotée d’importantes réserves gazières, elle se positionne comme un acteur incontournable du marché et un membre influent du GECF. Lors de cette rencontre, Mohamed Arkab a insisté sur « la nécessité de développer des infrastructures de transport efficaces pour garantir une circulation fluide du gaz entre producteurs et consommateurs », soulignant ainsi l’importance d’une approche intégrée qui prenne en compte l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. L’Algérie a également fait de la recherche et de l’innovation technologique une priorité nationale dans ce secteur, comme en témoigne la récente inauguration de l’Institut de recherche sur le gaz (GRI). Cette structure de pointe devrait contribuer significativement à la formation d’experts et au développement de nouvelles technologies gazières, permettant au pays de rester compétitif sur un marché de plus en plus exigeant. Face à ces défis, la coopération internationale apparaît comme une condition sine qua non de réussite. Les pays producteurs et consommateurs doivent travailler main dans la main pour assurer la sécurité des approvisionnements tout en minimisant l’impact environnemental du secteur. Cette coopération renforcée devrait également faciliter la mobilisation des capitaux nécessaires à la réalisation des projets d’infrastructure les plus stratégiques. Globalement, les perspectives du marché gazier demeurent globalement positives. Le gaz naturel, considéré comme l’énergie fossile la plus propre, est appelé à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique mondiale, servant de pont entre les énergies conventionnelles et les renouvelables.
Samira Ghrib