Hamza Feghouli tire sa révérence : L’adieu à un géant de l’humour
La scène culturelle est en deuil. L’inoubliable Hamza Feghouli, celui qui a incarné avec tant de génie le personnage de « Mama Messaouda » et fait rire des générations entières d’Algériens, s’est éteint vendredi à l’âge de 86 ans des suites d’une longue maladie.
Né en 1938 à Tiaret, cet artiste exceptionnel laisse derrière lui un héritage artistique considérable et un vide immense dans le cœur de tous ceux qui ont eu le privilège de le voir à l’œuvre. Figure emblématique de l’humour algérien, Hamza Feghouli s’est distingué par sa capacité rare à transformer le quotidien en comédie, à sublimer les petits riens de la vie en moments d’hilarité pure. Sa collaboration mythique avec le regretté Raouf Ikkache, dit « Hdidouane », durant les années 1970 et 1980, reste gravée dans la mémoire collective comme l’un des duos comiques les plus talentueux que l’Algérie ait connus. À travers son personnage de « Kouider Zeddam » dans « Le Clandestin » (1989) de Benamar Bakhti, il a également démontré l’étendue de son talent d’acteur, apportant profondeur et authenticité à ses interprétations. Sa filmographie impressionnante compte des œuvres marquantes comme « L’honneur de la tribu » (1993) de Mahmoud Zemmouri et « Moritori » (2007) d’Okacha Touita, sans oublier ses mémorables apparitions dans des productions télévisées telles que « Kayd Zaman », « Dar Djiran », « Bodho » et « Café Mimoun ». Face à cette perte immense, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a tenu à présenter ses sincères condoléances et à exprimer sa profonde compassion à la famille du défunt. « Avec un cœur résigné à la volonté d’Allah, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a appris la triste nouvelle de la disparition de l’artiste Hamza Feghouli, puisse Allah Tout-Puissant lui accorder Sa sainte miséricorde et l’accueillir dans Son vaste paradis », peut-on lire dans son message de condoléances. « En cette douloureuse épreuve, Monsieur le président de la République présente ses sincères condoléances et exprime sa profonde compassion à la famille du défunt, ainsi qu’à l’ensemble de la famille artistique et culturelle, suite au décès de l’une de ses figures les plus marquantes, qui a marqué de son empreinte les esprits des Algériens durant plusieurs décennies, grâce à son talent immortalisé dans des œuvres artistiques profondément gravées dans nos mémoires, apportant de la joie au public, notamment dans les moments difficiles, se distinguant ainsi de par sa place de choix parmi les artistes et l’ensemble des Algériens », a-t-il ajouté avant de conclure: « Nous prions Allah Tout-Puissant, en ces derniers jours du mois sacré de Ramadhan, de lui accorder Sa sainte miséricorde, et de prêter à sa famille et à ses proches patience et réconfort. À Allah nous appartenons et à lui nous retournons. » De son côté, le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, a également rendu hommage à cet artiste d’exception, soulignant qu’il « n’était pas un simple comédien, mais une âme d’artiste qui a su dessiner et redonner le sourire à travers des histoires qu’il a incarnées avec brio, et dont l’influence va au-delà de l’art pour s’étendre à l’éducation et au nationalisme, devenant ainsi inoubliable dans le monde de l’art algérien et occupant une place de choix dans notre cœur. » En ces temps difficiles, alors que le rideau tombe sur la vie d’un artiste qui a consacré son existence à faire rire et réfléchir ses compatriotes, c’est toute l’Algérie qui pleure l’un de ses fils les plus talentueux. L’œuvre de Hamza Feghouli continuera sans doute à inspirer les générations futures d’artistes algériens, perpétuant ainsi son influence et son esprit créatif bien au-delà de sa disparition physique.
Mohand Seghir