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L’Algérie regrette la position du département d’État US: La question sahraouie relève d’un processus de décolonisation

L’Algérie a exprimé ses regrets suite à la position de l’administration Trump sur le dossier sahraoui et a souligné que la question du Sahara occidental relève d’un processus de décolonisation inachevé.

Le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a réagi hier  2025 à la réaffirmation par le Département d’État américain de sa position considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme « la seule solution au conflit du Sahara occidental ». « L’Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’État de la position des États-Unis d’Amérique considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental », indique le communiqué. Et d’ajouter que l’Algérie « regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière ». L’Algérie réaffirme avec fermeté que la question du Sahara occidental « relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli. En effet, le Sahara occidental demeure un territoire non-autonome au sens de la Charte des Nations unies et le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ». Le communiqué conclut en soulignant que « s’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice ». Cette position algérienne s’inscrit dans la continuité de son soutien historique à la cause sahraouie, considérant le conflit comme relevant du droit à l’autodétermination des peuples. De son côté, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a également réagi à la position américaine. Dans un communiqué rendu public par son ministère des Affaires étrangères et des Affaires africaines, il a exprimé son « profond regret » envers un « parti pris manifeste de l’administration américaine en faveur des thèses expansionnistes marocaines contre la République sahraouie ». Les autorités sahraouies considèrent que cette position « constitue une contradiction flagrante avec la légalité internationale, notamment les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil de sécurité, ainsi que des décisions rendues par diverses juridictions internationales, africaines et européennes, qui ne reconnaissent aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».

Deal de la honte

Le ministère sahraoui des Affaires étrangères rappelle dans son communiqué que « toutes ces instances confirment le statut juridique de la question du Sahara occidental en tant que question de décolonisation inachevée en raison des tentatives du Royaume marocain de se soustraire à ses obligations dans le cadre du Plan de règlement accepté par le Front Polisario en 1991 sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de l’ONU, et adopté, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité qui a créé la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour en assurer l’application ». Le communiqué sahraoui ajoute que « la partie sahraouie rejette toute tentative d’association ou de marchandage de la question du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, avec des positions ou alliances liées à d’autres questions ». Pour le Front Polisario et le gouvernement sahraoui, « la question sahraouie ne peut être résolue en dehors du cadre de la légalité internationale fondée sur l’inviolabilité du principe du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté, ainsi que sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques qui constituent la base de toute solution juste et durable ». Il est utile de souligner que la déclaration du département US n’est qu’une réaffirmation de la position unilatérale exprimée fin 2020 par Donald Trump à la fin de son mandat et prise dans le cadre d’un deal de la honte à travers lequel le Makhzen marocain a sacrifié la cause palestinienne et opté pour une normalisation poussée et zélée avec l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance de ses prétentions expansionnistes et coloniales au Sahara occidental. Une position sur laquelle Washington est immédiatement revenu pour s’en tenir à la légalité internationale sous l’administration Biden. Il est également important de souligner que la question sahraouie reste une question de décolonisation traitée dans le cadre de 4e commission de l’ONU pour la décolonisation. La cause sahraouie à réaliser des gains importants au cours des derniers mois, notamment avec des arrêts de la Cour international de Justice, et la Cour de Justice de l’Union européenne qui confirment tous l’indépendance du territoire du Sahara occidental du territoire marocain, soutiennent le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même et confirment la nature coloniale de la présence marocaine au Sahara occidental.

Lyes Saïdi

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