Économie

14.000 projets recensés par l’AAPI: La majorité des investissements en cours de réalisation

L’Algérie connaît actuellement une dynamique d’investissement sans précédent, avec près de 14.000 projets enregistrés à ce jour par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Omar Rekkache, Directeur général de l’AAPI, a souligné, lors de son intervention sur la Radio nationale qu’au-delà du nombre impressionnant de projets, c’est surtout leur concrétisation effective qui marque un tournant dans la stratégie économique du pays. « Près de 14.000 projets ont été enregistrés depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle formule de l’Agence, mais le plus important, c’est ce qui sera exécuté sur le terrain », a précisé M. Rekkache. Cette déclaration souligne la volonté des autorités de ne pas se contenter d’intentions d’investissement, mais de suivre leur matérialisation concrète. Le directeur général s’est montré particulièrement optimiste quant à l’avancement de ces projets : « Les états obtenus indiquent que la majorité des projets sont entrés en phase de réalisation effective », a-t-il affirmé. Cette tendance positive se confirme par des indicateurs concrets. Selon M. Rekkache, les informations transmises par les services des Douanes attestent de « l’entrée d’équipements et de matériels en tant qu’intrants destinés aux projets enregistrés dans le cadre de l’importation ». Pour le responsable, ces données démontrent que « nous sommes passés à une nouvelle étape, celle de la présentation de résultats concrets ». Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de refonte du cadre institutionnel de l’investissement en Algérie. L’AAPI met en œuvre une série de réformes visant à améliorer le climat des affaires dans le pays. « L’Agence adopte des politiques et des procédures qui répondent aux aspirations de l’économie nationale pour satisfaire les besoins du marché local et international », a déclaré le directeur général. Ces efforts se concentrent notamment sur « la moralisation de la vie publique dans le domaine de l’investissement, notamment à travers le renforcement de la transparence et le développement de la numérisation ». Pour restaurer la confiance des investisseurs, l’Agence a engagé plusieurs chantiers prioritaires. « Nous œuvrons à simplifier les procédures administratives, à fournir le foncier économique nécessaire pour soutenir les projets d’investissement qui contribuent à créer de la richesse et des emplois, tout en travaillant à surmonter certains obstacles bureaucratiques, notamment ceux liés au foncier industriel et aux financements bancaires, que nous sommes en train de résoudre progressivement », a expliqué M. Rekkache.

Contrôle sur le terrain

Afin de vérifier l’état d’avancement réel des projets sur le terrain et d’affirmer sa volonté de transparence, l’AAPI a prévu une série de visites d’inspection dès la semaine prochaine. « Ces visites sur le terrain constitueront une réponse forte aux voix qui doutent de la capacité de l’Algérie à obtenir des résultats tangibles en matière d’investissement », a souligné le directeur général. La wilaya de Djelfa sera la première à recevoir la visite des équipes de l’Agence, suivie par celle de Naâma qui s’apprête à accueillir un projet d’envergure internationale. En effet, le 24 avril courant marquera le lancement officiel du projet de l’usine de production de papier relevant de l’entreprise « Général Emballage » dans la wilaya de Naâma, présentée par M. Rekkache comme « la plus grande usine de transformation de papier en Afrique ».  M. Rekkache a également mentionné d’autres projets stratégiques en cours de réalisation, notamment dans le secteur agroalimentaire. Une usine de production de sucre dans la wilaya de Ouargla est ainsi entrée en phase d’exécution depuis deux mois, « après que l’investisseur ait obtenu le foncier industriel et toutes les autorisations nécessaires », a précisé le responsable. La stratégie de l’AAPI s’articule également autour du développement de pôles industriels spécialisés dans différentes régions du pays, conformément aux directives présidentielles visant à assurer un équilibre géographique des investissements. « L’Agence s’appuie sur le principe d’équilibre géographique dans l’approbation des demandes d’investissement », a confirmé M. Rekkache, qui a insisté sur « la priorité accordée aux projets impliquant les micro et moyennes entreprises, considérées comme la locomotive de la croissance économique nationale, à l’instar de ce qui se passe dans les pays industriellement et économiquement avancés ». Plusieurs projets de pôles spécialisés sont ainsi en cours de développement pour revitaliser certaines branches économiques et industrielles en déclin. Une réflexion est actuellement menée pour le lancement d’un pôle industriel dédié à l’industrie du cuir et de la chaussure dans la wilaya de Médéa. Un espace industriel similaire a déjà été créé dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj pour la fabrication des fournitures scolaires. Concernant les wilayas de Blida et d’Aïn Defla, « les préparatifs sont en cours pour le lancement d’un pôle industriel spécialisé dans les industries de transformation, notamment dans le domaine des industries agroalimentaires, ce qui a été favorablement accueilli par les investisseurs dans ce domaine », a précisé le directeur général. Des projets similaires dédiés à la réfrigération sont également prévus dans les wilayas du Sud.

Le climat des investissements s’est nettement amélioré

L’accès au foncier industriel demeure une préoccupation majeure pour les investisseurs. Sur ce point, M. Rekkache a indiqué que les projets à caractère stratégique bénéficient d’une priorité particulière. Il a également évoqué les avancées réalisées grâce à la plateforme numérique dédiée au foncier industriel, affirmant que « le climat des affaires s’est nettement amélioré concernant l’octroi de fonciers via cette plateforme », tout en précisant qu’il « a été remédié aux dysfonctionnements apparus lors de la phase pilote ». Cette plateforme n’est toutefois pas encore pleinement opérationnelle dans certaines wilayas confrontées à un manque de réserves foncières pour les grands projets, comme Alger et Blida. M. Rekkache a néanmoins annoncé une avancée significative pour cette dernière : « 20 terrains industriels ont récemment été alloués dans la wilaya de Blida en collaboration avec le wali, et ils seront bientôt proposés sur la plateforme numérique ». L’Agence se montre également ferme quant au respect des engagements pris par les investisseurs. M. Rekkache a ainsi annoncé « la révocation des licences d’attribution de foncier pour 20 investisseurs qui n’ont pas respecté le cahier des charges et qui ont tardé à mettre en œuvre leurs projets ». Cette décision illustre la volonté de l’AAPI d' »orienter le foncier économique vers les activités qui servent l’économie nationale », une position réaffirmée par le directeur général.

Samir Benisid

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