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Plusieurs mesures annoncées pour juguler l’envolée des prix des véhicules neufs: Le marché sous haute surveillance !

Dans un contexte de tension persistante sur le marché automobile algérien, les autorités multiplient les initiatives pour lutter contre la spéculation qui affecte particulièrement les véhicules produits localement. Ce phénomène, qui s’est amplifié ces derniers mois, a conduit le gouvernement à déployer un arsenal de mesures coordonnées impliquant plusieurs ministères et les constructeurs eux-mêmes. L’objectif affiché est de protéger tant le consommateur que l’économie nationale, tout en préservant la dynamique industrielle récemment engagée dans le secteur automobile.

Le cas emblématique du Fiat Doblo Panorama illustre parfaitement l’ampleur du problème. Commercialisé par le constructeur à 340 millions de centimes, ce modèle utilitaire polyvalent fabriqué dans l’usine Fiat d’Oran se retrouve proposé sur le marché de l’occasion à des prix atteignant parfois 600 millions de centimes, soit près du double de sa valeur initiale. Cette situation, qui n’est pas sans rappeler celle observée en 2023 ayant conduit à un gel des actes de revente des véhicules neufs par les notaires, témoigne d’un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande sur le marché.

Face à cette situation, le ministère de l’Industrie a pris l’initiative d’une action coordonnée qui rallie institution et opérateurs du secteur.  Ainsi et selon un communiqué publié jeudi 2025, « la société Fiat Algérie a annoncé son adhésion totale aux efforts initiés par le ministère de l’Industrie pour lutter contre la spéculation dans le secteur des véhicules produits localement, à travers l’adoption de mesures concrètes visant à protéger le consommateur contre ce phénomène ». Parmi les principales mesures annoncées par la société figure l’introduction d’une déclaration d’engagement signée par le client lors de l’achat, dans laquelle il s’engage à ne prendre part à aucune forme de spéculation, que ce soit de manière directe ou indirecte, selon la même source. Fiat Algérie s’est également engagée à fournir quotidiennement aux autorités compétentes toutes les données et informations pertinentes afin de lutter contre ce phénomène, ajoute le communiqué.

Cette initiative s’inscrit dans un dispositif plus large, comme en témoigne la réunion de coordination interministérielle tenue la veille, mercredi, sous la présidence du ministre de l’Industrie. Cette rencontre visait à finaliser le lancement d’une plateforme numérique de surveillance dédiée à la vente des véhicules fabriqués en Algérie. Selon les informations communiquées par le ministère de l’Industrie, plusieurs départements ministériels et organismes étaient représentés, notamment les ministères de l’Industrie, de l’Intérieur, de la Justice, du Commerce, ainsi que des responsables du Commandement de la Gendarmerie nationale. Cette mobilisation interministérielle témoigne de la détermination des pouvoirs publics à traiter cette question de manière transversale et coordonnée.

Tolérance zéro

Le volet judiciaire n’est pas en reste dans cette mobilisation. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a également pris position sur ce dossier. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa a affirmé, jeudi, que des instructions fermes avaient été données afin de lutter contre le phénomène de la spéculation sur le marché automobile, et ce dans le cadre de l’accompagnement des institutions du gouvernement pour protéger l’économie nationale. Répondant aux questions orales des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Boudjemaa a expliqué qu’une note a été adressée aux procureurs généraux, portant sur des instructions fermes à donner pour faire face aux pratiques de certains spéculateurs sur le marché automobile. Ces mesures, poursuit le ministre, s’inscrivent dans le cadre de l’accompagnement des institutions du gouvernement pour protéger l’économie nationale et les citoyens.

Cette mobilisation des autorités judiciaires confère une dimension supplémentaire à la lutte contre la spéculation automobile, en activant le levier répressif contre les pratiques frauduleuses. La coordination entre les différents acteurs institutionnels semble ainsi être au cœur de la stratégie gouvernementale pour faire face à ce phénomène qui perturbe le marché et pénalise les consommateurs finaux.

Le lancement imminent de la plateforme numérique de surveillance marque une étape concrète dans cette stratégie. Ce dispositif technologique devrait permettre un meilleur suivi des transactions et une plus grande transparence dans la chaîne de distribution des véhicules produits localement. L’objectif est de pouvoir identifier rapidement les comportements spéculatifs et d’y apporter une réponse adaptée, qu’elle soit administrative ou judiciaire.

Samir Benisid

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