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Arrestation d’un diplomate algérien en France: La classe politique dénonce « une dérive grave ciblant l’État algérien »

L’arrestation et la mise en détention provisoire d’un agent consulaire algérien en France a déclenché une véritable tempête diplomatique entre Alger et Paris, provoquant une vague d’indignation au sein de la classe politique qui dénonce une « violation flagrante » des usages diplomatiques internationaux. Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays et menace de compromettre les récents efforts de rapprochement affichés par les dirigeants des deux nations. Le Parti des travailleurs (PT) a vivement réagi à cette arrestation d’un diplomate algérien en poste au Consulat de Créteil, qualifiant cet acte de « nouvelle provocation réalisée en France contre notre pays ». Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue dimanche, le secrétariat du Bureau politique du PT a exprimé son « indignation » face à ce qu’il considère comme une « énième dérive très grave » ciblant directement l’État algérien à travers sa représentation diplomatique en France. Le parti de Mme Louisa Hanoune souligne que cette arrestation constitue « une violation des lois et us internationales en matière de diplomatie et des accords bilatéraux » entre l’Algérie et la France. Le timing de cet incident est particulièrement souligné par le PT, qui rappelle qu’il intervient peu après que « les chefs d’État des deux pays aient affiché une volonté commune de mettre fin aux tensions fomentées en France par des parties pro-sionistes hostiles à notre pays ». Selon le communiqué, ces forces cherchent à « détourner l’attention du peuple français de la crise multiforme qui frappe son pays », et cette provocation traduirait « l’exacerbation des problèmes franco-français et une politique de la terre brûlée dévastatrice ». Le PT s’interroge sur les véritables bénéficiaires de cette escalade des tensions : « Qui a intérêt à l’envenimement des relations algéro-françaises qui d’évidence pousse à la rupture ? Certainement pas les peuples algérien et français, ainsi que ceux de tout le bassin méditerranéen. » Pour le parti, cette « agression caractérisée » servirait principalement les « sombres desseins d’une extrême-droite rejetée par la majorité du peuple français », rappelant les manifestations massives du 22 mars dernier contre le racisme et l’extrême-droite dans 200 villes françaises. Tout en reconnaissant le « droit légitime » de l’État algérien de « défendre les attributs de souveraineté » du pays face à cette « agression », le PT met en garde contre le risque de « tomber dans le piège des va-t-en guerre racistes en France » dont les « objectifs sombres mettent en danger, en premier lieu leur propre pays, ainsi que la paix dans toute l’Europe déjà meurtrie par le conflit Russo-Ukrainien ». Le communiqué du PT conclut en exprimant la conviction que « la majorité du peuple français éprise de paix, ne laissera pas les aventuriers réaliser leurs desseins obscurs », tout en pointant du doigt l’administration américaine qui, selon le PT, « pousse toute la planète vers le chaos ».Le Rassemblement national démocratique (RND) a également dénoncé cette décision, la qualifiant de « contraire aux pratiques diplomatiques, aux chartes internationales régissant le travail diplomatique et aux accords bilatéraux entre les deux pays ». Le parti a souligné que l’arrestation de l’agent consulaire est un « acte politisé, soutenu par certaines parties françaises connues pour leur hostilité envers l’Algérie et tout rapprochement des relations entre les deux pays » et tentent de « contrecarrer toute tentative d’apaisement entre eux ». Le RND s’est dit étonné par cette démarche, notamment après la récente visite du ministre français des Affaires étrangères en Algérie, lors de laquelle il avait réaffirmé « la volonté de son pays de tourner la page des tensions actuelles pour reconstruire un partenariat équilibré, d’égal à égal, serein et apaisé avec l’Algérie ». Le Mouvement El-Bina a condamné, dans un communiqué, la décision de la justice française, affirmant qu’elle pourrait « anéantir tous les efforts visant à restaurer les relations tendues entre les deux pays, en raison de l’incohérence de la position française quant à la concrétisation des intentions d’apaisement exprimées récemment par les Présidents des deux pays ». Le Mouvement de Bengrina a ajouté que cette position représente « l’une des pratiques diplomatiques les plus étranges dans l’histoire des relations algéro-françaises », dénonçant une décision d’arrestation reposant sur des « arguments sans fondement ». Dans ce contexte, El-Bina a affirmé son « soutien absolu et total » au communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères qui a exigé la libération immédiate de l’agent consulaire arrêté, appelant tous les partis et les élites politiques et sociales à « exprimer fermement leur rejet de ce comportement honteux et à renforcer l’unité nationale pour faire face à tous les défis et menaces ». Le Parti El-Karama a estimé, pour sa part, que la décision française « n’a aucun lien avec les usages diplomatiques et s’inscrit dans les agissements habituels de l’extrême droite visant à créer une fracture difficile à réparer ». De son côté, le Front du militantisme national (FMN) a condamné fermement « l’acte immoral des autorités judiciaires françaises qui ont ignoré tous les usages diplomatiques en violant l’immunité de la fonction consulaire, conformément aux réglementations en vigueur ». L’Académie de la jeunesse algérienne (AJA) a dénoncé, quant à elle, « l’escalade inacceptable entreprise par les autorités judiciaires françaises et les accusations infondées portées contre le diplomate algérien », estimant que ce comportement constitue « une grave violation des principes du droit international et une transgression flagrante des normes régissant les relations entre les Etats ».

Hocine F.

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