Économie

Pétrole: L’OPEP revoit à la baisse ses prévisions de croissance de la demande

L’Opep a revu légèrement à la baisse sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2025 notamment en raison des droits de douanes américains, selon son rapport mensuel publié ce lundi. Le cartel anticipe désormais que la demande en or noir dans le monde augmentera de 1,3 million de barils/jour (MBJ) en moyenne cette année, contre 1,4 MBJ prévu en mars, et qu’elle s’élèvera à 105,05 MBJ au total. « Cet ajustement mineur est principalement dû aux données reçues pour le premier trimestre 2025 et à l’impact attendu sur la demande de pétrole, compte tenu des droits de douanes américains récemment annoncés », a indiqué l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui révise chaque mois ses prévisions en fonction de la conjoncture. La demande d’or noir s’est élevée en 2024 à 103,75 MBJ. Après une augmentation de la demande mondiale de 1,3 MBJ au premier trimestre, l’OPEP escompte un ralentissement de la croissance au deuxième trimestre à 1,1 MBJ par rapport à la même période en 2024, avant une accélération au 3e trimestre (1,5 MBJ) et un dernier trimestre en croissance de 1,3 MBJ par rapport au quatrième trimestre 2024. La croissance de la demande mondiale devrait être tirée en 2025 principalement par la Chine et l’Inde. Dans les pays de l’OCDE, la demande de pétrole devrait « être sous pression, en raison de l’impact probable des nouveaux droits de douanes des États-Unis sur les importations », a détaillé le cartel dans une note du rapport.

« En conséquence, la demande de pétrole au deuxième trimestre dans la zone Amérique de l’OCDE devrait se contracter de 70.000 barils/jour » par rapport à 2024, alors que dans le même temps, les pays européens de l’OCDE devraient voir la demande fléchir de 20.000 barils/jour, et la région Asie-Pacifique de l’OCDE devrait rester stable.

Ces régions devraient connaître un rebond au second semestre, concentré au 3e trimestre. Pour 2026, l’OPEP a également révisé à la baisse la croissance de la demande, dans les mêmes proportions qu’en 2025, passant également de 1,4 MBJ à 1,3 MBJ, portant sa prévision de la demande mondiale de pétrole à 106,33 MBJ, contre 106,63 MBJ dans son rapport de mars.

Sur les marchés le pétrole était en légère hausse lundi en attendant les discussions entre Téhéran et Washington sur la question du nucléaire iranien, qui pourraient restreindre l’offre de brut, et les évolutions sur les droits de douane américains, susceptibles de pénaliser la demande.

Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, prenait 0,91% à 65,35 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, se rehaussait de 0,94% à 62,08 dollars.

Les prix de l’or noir sont soutenus « par l’inquiétude face à d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement alors que les négociations nucléaires américano-Iraniennes s’engagent », souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Les investisseurs craignent que les États-Unis puissent bloquer les exportations de pétrole de l’Iran afin de faire pression sur Téhéran au sujet de son programme nucléaire.

L’Iran, déjà soumis à des sanctions américaines sur son secteur pétrolier pour cette raison, est le neuvième producteur mondial de brut en 2023, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), et possède les troisièmes réserves prouvées derrière le Venezuela et l’Arabie saoudite. De l’autre côté, « les droits de douane américains et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pèseront probablement sur la croissance économique », ce qui devrait freiner « la demande de pétrole », rappelle Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Aux 145% de surtaxes cumulées imposées par Donald Trump aux produits chinois depuis son retour à la Maison Blanche, hors exemptions, Pékin a riposté en faisant bondir ses droits de douane à 125% depuis samedi. Les États-Unis ont finalement exempté ce week-end les produits high-tech et les semi-conducteurs de ces surtaxes douanières. Une exception temporaire qui ne change rien au fait que « les deux plus grandes économies mondiales représentent plus de 50% de la production économique totale, et que lorsque ces géants se taxent mutuellement bien au-delà de 100%, les conséquences économiques risque d’être catastrophiques », déplore M. Varga.

Sabrina Aziouez

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