Création de deux instances chargées des importations et des exportations: Le dossier sur la table du Gouvernement
Le Gouvernement a entamé ce mercredi l’examen des modalités de mise en œuvre des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, concernant la création de deux instances chargées de réguler le commerce extérieur, une mesure annoncée dimanche dernier lors de la 2e édition de la Rencontre nationale avec les opérateurs économiques.
Le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, a présidé cette réunion gouvernementale destinée à concrétiser rapidement cette décision présidentielle visant à restructurer en profondeur l’architecture institutionnelle encadrant les échanges commerciaux de l’Algérie. Selon le communiqué des Services du Premier ministre, la réunion a été « consacrée à l’examen des modalités de mise en œuvre des instructions données par Monsieur le Président de la République lors de la réunion annuelle avec les opérateurs économiques tenue le 13 avril 2025, notamment en ce qui concerne la création des deux instances chargées de la régulation du commerce extérieur et de la promotion des exportations hors hydrocarbures ». Cette initiative intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. En effet, lors de son allocution devant les opérateurs économiques, le président Tebboune avait affirmé qu’il instruirait « le gouvernement de créer deux instances: l’une chargée de l’importation, qui sera renforcée par un système de veille pour contrôler l’activité des importations, et l’autre chargée de la régulation des exportations et de l’accompagnement des exportateurs ». Le président avait alors précisé que « l’exportation ne se fera plus via l’ALGEX », l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur, et que « avant la fin du mois de mai, les deux instances seront créées ». Cette réforme institutionnelle vise principalement à stimuler les exportations hors hydrocarbures, que le chef de l’État souhaite voir atteindre 10 milliards de dollars au titre de l’année en cours. Le président Tebboune avait qualifié de « miracle » la réalisation, il y a deux ans, de 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, soulignant toutefois l’impératif de « provoquer un sursaut » pour franchir le cap des 10 milliards avec « les dinosaures de l’Algex ». Outre la création de ces deux instances, le gouvernement a également examiné la mise en place d’un « guichet unique pour accompagner, encadrer et orienter les projets d’investissement », une autre instruction présidentielle visant à simplifier les démarches administratives pour les investisseurs et à dynamiser davantage le climat des affaires en Algérie. Le communiqué des Services du Premier ministre précise que « l’accent a également été mis sur la nécessité de prendre toutes les mesures qui s’imposent en matière d’accompagnement des jeunes porteurs de projets d’investissement, à travers l’exploitation des micro-zones d’activités opérationnelles au niveau des communes, et de prendre toutes les dispositions requises pour la mise en œuvre des opérations prioritaires, de renforcer l’offre foncière au profit de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, et d’adapter les règles applicables aux communes et actualiser leur classification en adéquation avec leur réalité urbaine et aux exigences de développement ».
Numérisation, santé et enseignement
Par ailleurs, la réunion gouvernementale a abordé d’autres dossiers importants. Le gouvernement a ainsi « examiné la version finale de l’avant-projet de loi relative à l’état civil, enrichie conformément aux orientations données par Monsieur le Président de la République lors du Conseil des ministres tenu le 21 avril 2024, notamment en ce qui concerne l’introduction de dispositions pour l’adaptation au processus de numérisation, ainsi qu’aux exigences de promotion des services publics fournis aux citoyens et la simplification des procédures y afférentes ». Cette révision législative s’inscrit dans la volonté de modernisation de l’administration algérienne et de simplification des démarches administratives pour les citoyens. En matière d’enseignement supérieur, le gouvernement a également « entendu une communication relative à la réforme et à la promotion des œuvres universitaires, ayant porté sur plusieurs aspects dans le cadre d’une démarche globale, visant à assurer une meilleure qualité des prestations fournies aux étudiants et à moderniser et développer leur gouvernance ». Cette réforme vise à améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants universitaires, un volet essentiel de la politique éducative du pays. Enfin, dans le domaine de la santé et de la solidarité, « le Gouvernement a entendu une communication sur le projet de plan national autisme 2025-2029, comprenant un certain nombre de mesures pour une prise en charge optimale des enfants autistes sur les plans médical, social et éducatif, et à leur fournir, ainsi qu’à leurs familles, le soutien nécessaire, et ce, en exécution des directives données par Monsieur le Président de la République ». Ce plan quinquennal témoigne de l’attention portée par les pouvoirs publics aux personnes en situation de handicap et à leurs familles.
Sabrina Aziouez