Mois du patrimoine : Quand la culture embrasse l’ère de l’IA
Le ministère de la Culture et des Arts dévoile un programme ambitieux pour le Mois du patrimoine 2025, qui se déroulera du 18 avril au 18 mai, plaçant résolument l’intelligence artificielle au cœur de la valorisation du patrimoine national. Cet événement annuel, devenu incontournable dans le calendrier culturel témoigne cette année d’une volonté marquée d’inscrire le riche héritage culturel du pays dans la modernité technologique.
L’ouverture officielle du mois du patrimoine se déroulera à l’École nationale d’intelligence artificielle, une institution appelée à former les futures générations aux technologies de pointe appliquées au domaine culturel avec l’organisation prévue samedi prochain d’un colloque national d’envergure sur le thème « Patrimoine culturel et intelligence artificielle », réunissant experts, chercheurs et professionnels de la culture pour explorer les perspectives offertes par les nouvelles technologies dans la préservation et la diffusion du patrimoine. Dans la foulée, le 22 avril 2025, le prestigieux Palais de la Culture Moufdi Zakaria accueillera la projection du film « La Saoura ». La programmation se poursuivra le 28 avril dans la grande salle de conférences de la wilaya de Tébessa, se tiendra un colloque international consacré au patrimoine et aux vestiges archéologiques de Tébessa, abordant la thématique cruciale du « Patrimoine culturel et développement ». Cette rencontre internationale promet d’être un moment fort d’échanges entre spécialistes du patrimoine venus des quatre coins du monde. Un rendez-vous qui intervient au moment où l’Algérie a soumis un dossier à l’UNESCO pour le classement des sites archéologiques de Tébessa au patrimoine mondial.
Dans un souci de formation continue des acteurs de la protection du patrimoine, se tiendra du 3 au 8 mai 2025, toujours au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, le deuxième atelier de formation destiné au corps judiciaire, rassemblant pas moins de 50 participants dont 20 magistrats et 30 officiers de police judiciaire représentant diverses institutions (10 membres de la Gendarmerie nationale, 10 de la Sûreté nationale et 10 des Douanes algériennes). Un cycle important au regard de la nécessité de préserver les trésors patrimoniaux et les biens archéologiques de réseaux de pillage et de trafic de biens culturels dont l’activité devient de plus en plus inquiétante. Le programme prévoit égalent une conférence internationale sur « La réalité des musées à l’ère de l’intelligence artificielle », prévue le 17 mai avant la clôture prévue le 18 mai 2025 à la Villa Boulkine avec une exposition nationale mettra en lumière les startups œuvrant dans les domaines de la numérisation et de l’intelligence artificielle appliquées au patrimoine culturel.
Ce programme ambitieux illustre parfaitement la stratégie adoptée par le ministère de la Culture algérien pour conjuguer préservation des traditions et innovation technologique. En plaçant l’intelligence artificielle au cœur de sa politique culturelle, l’Algérie affirme sa volonté de faire entrer son patrimoine millénaire dans l’ère numérique, garantissant ainsi sa transmission aux générations futures tout en exploitant les opportunités offertes par les nouvelles technologies pour sa valorisation à l’échelle internationale.
Mohand Seghir