L’entité sioniste resserre l’étau de son blocus criminel: La famine s’installe à Ghaza
Face à un blocus total imposé depuis 45 jours par l’entité sioniste, la bande de Ghaza s’enfonce dans une crise humanitaire catastrophique, avec une menace de famine imminente qui plane sur sa population déjà éprouvée par plus de 18 mois d’agression génocidaire.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme tire la sonnette d’alarme sur cette situation dramatique qui s’apparente, selon l’organisation, à « l’une des formes les plus brutales de génocide et une violation de la dignité humaine ». Selon les observations recueillies par les équipes de l’Observatoire travaillant sur place, la population ghazaouie entre progressivement dans « un état d’insécurité alimentaire grave, au bord de la famine ». Cette détérioration rapide des conditions de vie est directement attribuable au blocus hermétique imposé par les forces d’occupation, que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) qualifie comme « le plus sévère » depuis le début de l’agression d’octobre 2023. « Les familles de Ghaza ont été obligées de réduire leurs repas quotidiens au minimum, ce qui a entraîné une perte de poids importante chez les habitants », rapporte l’Observatoire, précisant que la majorité de la population dépend désormais « presque entièrement des quelques aliments en conserve disponibles, en l’absence d’aliments frais et nutritifs ». Cette situation alarmante s’explique par une « pénurie grave et persistante de denrées alimentaires de base nécessaires à la survie, notamment de céréales, de protéines et de graisses ».
Au-delà du simple blocus des importations, l’Observatoire dénonce une stratégie délibérée d’affamer la population civile. Les forces d’occupation auraient « délibérément ciblé plus de 37 centres de distribution d’aide et 28 banques alimentaires, dans le cadre d’une politique systématique visant à affamer les civils et à exacerber leurs souffrances ». La destruction systématique des infrastructures agricoles et alimentaires encore fonctionnelles aggrave cette situation déjà critique, contraignant de nombreuses familles à « vendre certains de leurs biens de base pour se procurer de la nourriture », signalant ainsi « le début d’un effondrement de leurs mécanismes d’adaptation ». Ce blocus total empêche l’acheminement des fournitures humanitaires vitales, notamment la nourriture, le carburant, l’aide médicale et les vaccins pour enfants, qui « s’épuisent rapidement » selon l’UNRWA. L’agence onusienne alerte également sur les conséquences du dernier cycle de violence qui a débuté le 18 mars dernier, après la rupture du cessez-le-feu par l’occupant sioniste, occasionnant le déplacement forcé de plus de 420 000 Palestiniens. Les effets de cette politique d’affamement touchent particulièrement les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants qui représentent plus des deux tiers de la population de Ghaza. Pour l’Observatoire euro-méditerranéen, l’utilisation de la famine comme arme contre les civils « constitue un crime de guerre au regard du droit international humanitaire et une grave violation des obligations de l’entité sioniste en tant que puissance occupante ». Face à cette situation dramatique, l’Observatoire pointe du doigt la responsabilité de la communauté internationale, qu’il juge « directe » dans « l’aggravation de la famine dans la bande de Ghaza », résultant selon lui de l’utilisation par l’entité sioniste de « la famine comme moyen systématique de commettre un génocide contre les Palestiniens dans le but de les éliminer en tant que groupe ». Parallèlement à cette crise alimentaire sans précédent, l’agression militaire se poursuit avec une intensité meurtrière. Pas moins de 37 Palestiniens sont tombés en martyrs lors des dernières 24 heures dans différentes zones de la bande de Ghaza, selon les rapports de l’agence de presse palestinienne Wafa. Ces martyrs incluent des membres de familles entières, comme en témoigne la frappe ayant touché la maison de la famille Baraka dans le secteur de Bani Suhaïla, à l’est de Khan Younès, faisant 10 martyrs. Au nord de l’enclave, dans la zone d’Al-Tuwam, un drone de l’armée d’occupation a directement ciblé une tente abritant des personnes déplacées, causant la mort de deux Palestiniens et blessant plusieurs autres. Les quartiers résidentiels ne sont pas épargnés, comme l’illustre l’attaque sur une maison dans le quartier de Tel Al-Zaatar qui a fait 11 martyrs, dont deux enfants et une femme. Le bilan humain de cette agression génocidaire qui dure depuis plus de 18 mois est accablant. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 51 065 Palestiniens sont tombés en martyrs et plus de 116 505 ont été blessés depuis le 7 octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants. À ces pertes humaines s’ajoute la destruction massive des infrastructures essentielles, les forces d’occupation sionistes ayant démoli « de nombreux bâtiments résidentiels » lors de leurs incursions dans l’est de la ville de Ghaza.
Lyes Saïdi