À la UneMonde

Sahara occidental : Washington nuance sa position

L’administration du président américain Donald Trump, par l’intermédiaire de son conseiller pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Massad Boulos, vient d’apporter d’importantes précisions sur la position américaine concernant le dossier du Sahara occidental, soulignant que les récentes positions affichées par Trump ne sont pas fermes ni définitives plaidant pour une solution acceptée par les deux parties soi le Maroc et le Front Polisario.

Dans un entretien accordé à la chaîne Al Hadath ce vendredi, M. Boulos a tenu à clarifier la position américaine concernant ce dossier qui revêt une importance particulière pour l’administration Trump. Il a notamment indiqué que la déclaration du président Trump reconnaissant la pseudo « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental n’était pas « absolue » ni « fermée ». Selon ses propres termes : « Elle a laissé la porte ouverte pour le dialogue afin de parvenir à une solution qui contente les deux parties. » Le conseiller de Trump a particulièrement insisté sur ce point lors de son intervention médiatique, précisant que si « il est vrai que la déclaration de Trump a reconnu la souveraineté marocaine, elle a aussi évoqué clairement le dialogue pour parvenir à une solution acceptable pour toutes les parties. »  Cette précision intervient dans un contexte où l’Algérie avait exprimé ses regrets suite à la réaffirmation récente de la position de l’administration Trump lors d’un récent entretien entre le secrétaire d’État US Marco Rubio et le ministre marocain des Affaires étrangères Nacer Bourita. Alger, par le biais du ministère des Affaires étrangères avait notamment indiqué dans un communiqué du 9 avril qu’il était « normalement attendu » d’un membre permanent du Conseil de sécurité « qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale, et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU de manière particulière ».

Massad Boulos a également annoncé une prochaine visite en Algérie afin d’évoquer plusieurs dossiers régionaux sensibles, dont le Sahara occidental, mais aussi les situations en Libye et au Soudan. « Je visiterai prochainement l’Algérie concernant le dossier du Sahara occidental, nous allons également évoquer les dossiers de la Libye et du Soudan, » a-t-il déclaré, ajoutant qu’une attention particulière serait portée à la Libye, un dossier qu’il considère comme « pratiquement oublié ».

Les relations avec Alger sont prioritaires pour Trump

Dans ses déclarations, le conseiller présidentiel américain n’a pas manqué de souligner l’importance des relations entre Washington et Alger. « L’Algérie est un pays ami et nous souhaitons avoir les meilleures relations, » a-t-il affirmé, ajoutant que l’administration du président Trump considérait comme prioritaire le maintien d’excellentes relations avec Alger. M. Boulos a également mis l’accent sur l’urgence de trouver une solution définitive pour les Sahraouis, rappelant la présence de près de 200 000 réfugiés en Algérie : « Ce qui nous intéresse aussi, c’est de pouvoir trouver une solution définitive pour les Sahraouis, car il ne faut pas oublier que nous avons près de 200 000 réfugiés en Algérie. » Il a par ailleurs souligné que « l’Algérie est disposée à accepter toute solution qui serait acceptée par le Polisario ». Concernant les récentes déclarations du secrétaire d’État Marco Rubio, le conseiller présidentiel a tenu à rappeler que le plus important était l’insistance sur « une solution rapide, qui soit acceptée des deux parties », à savoir le Maroc et le Front Polisario, affirmant que « les États-Unis œuvrent dans ce sens ». Cette formulation semble prendre en compte la position algérienne qui appelle à des négociations directes entre les deux parties au conflit, rejetant la formule des « tables rondes ». Il est important de rappeler que l’Algérie considère, en accord avec les Nations Unies, que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation et que toute solution doit garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Salim Amokrane

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *