Violences dans les stades: Sadi réunit les clubs en urgence !

Face à une escalade préoccupante de la violence qui gangrène les stades algériens depuis plusieurs mois, le président de la Fédération Algérienne de Football (FAF), Walid Sadi, a convoqué une réunion d’urgence pour ce mardi avec l’ensemble des présidents des clubs de la ligue professionnelle.

Cette initiative intervient à un moment critique où plusieurs incidents graves ont émaillé la fin de saison du championnat national, mettant en péril l’intégrité de la compétition et l’image du football algérien. Le dernier épisode en date concerne les supporters du Mouloudia d’Alger, victimes d’agressions particulièrement violentes lors de leur retour de Biskra, après la victoire samedi de leur équipe (0-1) sur le terrain de l’USB. Des images et vidéos choquantes diffusées sur les réseaux sociaux montrent des bus caillassés au niveau des localités de Ben Srour dans la wilaya de M’sila et Bir Naam dans celle de Biskra. Plus grave encore, un minibus transportant des fans mouloudéens a été incendié, causant des dégâts matériels considérables. La direction du MCA n’a pas tardé à réagir en publiant un communiqué sur sa page Facebook officielle condamnant fermement « les agressions dont ont été victimes les supporters de l’équipe à leur retour de Biskra » et appelant à « une enquête urgente et à la poursuite des responsables de ces incidents ». Pourtant, avant la rencontre, les responsables de l’US Biskra avaient lancé un appel au calme, invitant les supporters des deux équipes à « bien se comporter avant, pendant et à la fin du match » et saluant « les efforts déployés par les partenaires dans le processus d’organisation de cette rencontre, et à leur tête les services de sécurité ». Force est de constater que ces appels à la raison n’ont pas suffi à empêcher les débordements qui ont suivi. Cet incident s’inscrit dans une série d’événements violents qui entachent le football national ces derniers mois. Fin février, la rencontre entre le MB Rouissat et l’USM El Harrach, comptant pour la 21ème journée de la Ligue Nationale de Football Amateur (Groupe Centre-Est), avait dû être annulée suite à des actes de violence survenus au stade du 18 février à Ouargla. La FAF avait alors exprimé « son profond regret et sa ferme condamnation » de ces actes, soulignant qu’ils étaient « d’autant plus déplorables qu’ils surviennent à la veille du mois sacré de Ramadhan ». Une enquête avait été ouverte pour « faire toute la lumière sur ces malheureux événements et établir les responsabilités ». La Fédération s’était également félicitée, quelques semaines plus tard, « de l’initiative prise en faveur de la réconciliation entre les clubs de Rouissat et d’El Harrach », exhortant « les supporters des deux équipes à faire preuve de sagesse et de fair-play ». C’est dans ce contexte extrêmement tendu qu’intervient la convocation par Walid Sadi d’une réunion d’urgence avec les présidents des clubs professionnels.

La responsabilité de chacun est engagée

Dans son communiqué publié hier, la FAF rappelle que cette rencontre se tient « dans un contexte marqué par une escalade préoccupante de la violence et des discours incitant à la haine dans les stades » et insiste sur le fait qu' »à l’approche de la dernière ligne droite du championnat, la responsabilité de chaque acteur du football national est plus que jamais engagée pour garantir le bon déroulement de la compétition dans le respect des règles et des valeurs du sport ». L’instance fédérale réaffirme par ailleurs « son engagement total en faveur de l’éthique sportive et du fair-play, et appelle à l’unité, à la retenue et à un sens élevé des responsabilités de la part de tous les intervenants ». Cette fermeté n’est pas nouvelle de la part de la Fédération, qui avait déjà averti les clubs en mars dernier que « des mesures sévères seront prises à l’encontre des responsables » d’actes de violence, tout en lançant « un appel aux dirigeants, comités de supporters et la famille de la presse, à l’effet de participer à l’initiative de la FAF pour lutter contre le phénomène de la violence et préserver l’esprit du sport ». Elle avait également salué « les efforts consentis par les services d’ordre et de la protection civile pour l’encadrement et le bon déroulement des rencontres ». Les récentes déclarations et actions de la FAF s’inscrivent dans une démarche plus large visant à promouvoir « un football basé sur les valeurs de respect, de fair-play et de convivialité ». Toutefois, force est de constater que malgré ces multiples appels et initiatives, la violence continue de gangrener les stades algériens et leurs alentours. La réunion d’urgence convoquée par Walid Sadi apparaît donc comme une tentative de dernier recours pour endiguer ce phénomène avant la fin de la saison. Les mesures qui seront décidées lors de cette rencontre seront cruciales pour l’avenir, tant sur le plan sportif que sur celui de son image. Il est à espérer que l’ensemble des acteurs concernés prendra conscience de l’urgence de la situation et s’engagera résolument dans la lutte contre toutes les formes de violence. Car au-delà des résultats sportifs, c’est bien l’essence même du football, en tant que sport populaire vecteur de valeurs positives, qui est en jeu.

L’arbitrage au cœur d’une nouvelle polémique

Dans le même sillage, le président Sadi réunira les arbitres d’élite ainsi que les membres de la Commission fédérale d’arbitrage (CFA), aujourd’hui lundi dans le cadre d’une rencontre importante à l’approche de la dernière ligne droite du championnat de Ligue 1 Mobilis. « Cette réunion a pour principal objectif de sensibiliser les arbitres aux enjeux de cette phase décisive de la saison, tout en réaffirmant la confiance de la Fédération en leur professionnalisme et leur engagement pour garantir une fin de saison équitable et sereine », a expliqué le communiqué de l’instance fédérale. Cette réunion intervient, rappelons-le, dans le sillage de la polémique déclenché à la suite de la défaite du MCA face à l’Olympique Akbou à Béjaïa la semaine dernière et à la suite de laquelle le Doyen avait mis en cause l’arbitrage du referee international et numéro 1 du pays Mustapha Gorbal.

Moncef Dahleb