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Après 50 jours de blocus sioniste criminel: La situation humanitaire à Ghaza atteint un seuil critique

La situation humanitaire dans la bande de Ghaza a atteint un niveau catastrophique sans précédent, selon les observateurs internationaux et les organisations humanitaires présentes sur place.

Après 50 jours d’un blocus total imposé par les autorités d’occupation, aucun camion transportant des vivres, des médicaments ou du carburant n’a été autorisé à entrer dans l’enclave palestinienne, plongeant la population dans des conditions de vie désastreuses. Selon le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), Jens Laerke, Ghaza connaît actuellement « la pire situation humanitaire » depuis le début de l’agression en octobre 2023. « À Ghaza, on observe une nette tendance vers une catastrophe totale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’Office des Nations Unies à Genève, soulignant que non seulement l’aide humanitaire est bloquée depuis 50 jours, mais que les marchandises commerciales n’atteignent plus l’enclave « depuis une période encore plus longue ». Le bilan humain de cette agression continue de s’alourdir, atteignant désormais 51.266 martyrs et 116.991 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières 24 heures seulement, 26 Palestiniens sont tombés en martyrs et 60 autres ont été blessés. Depuis la reprise des hostilités le 18 mars, après une interruption de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu, 1.890 Palestiniens ont perdu la vie et 4.950 autres ont été blessés. Les autorités sanitaires palestiniennes précisent que de nombreux corps demeurent toujours sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours. Une situation particulièrement alarmante concerne les enfants palestiniens, plus de 600.000 d’entre eux risquant la paralysie permanente et des handicaps chroniques en raison du blocage des vaccins contre la polio depuis 40 jours. Des sources médicales, citées par l’agence palestinienne de presse Wafa, ont indiqué que l’interdiction d’introduire ces vaccins entrave les efforts de mise en œuvre de la quatrième phase de vaccination, alors que ces enfants sont déjà menacés par des complications sanitaires graves en raison du manque de nutrition saine et d’eau potable. Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a affirmé que la bande de Ghaza « est devenue une terre de désespoir » alors que l’occupation utilise l’aide humanitaire comme « monnaie d’échange » et comme « arme de guerre ». Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il s’est interrogé : « Combien de temps faudra-t-il encore pour que les paroles se traduisent par des actes pour lever le siège, reprendre un cessez-le-feu et sauver ce qui reste de l’humanité? » Lazzarini a dénoncé le fait que « deux millions de personnes, en majorité des femmes et des enfants, subissent des punitions collectives. Les blessés, les malades et les personnes âgées sont privés de fournitures médicales et de soins. » Il a également souligné que près de 3000 camions de l’UNRWA transportant une aide vitale sont prêts à être acheminés vers Ghaza, mais ne peuvent y accéder, et que certaines fournitures arrivent désormais à expiration. Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a détaillé l’ampleur de la catastrophe humanitaire : « Au cours des 50 derniers jours, les stocks alimentaires ont atteint un niveau dangereusement bas, les rations ont été réduites et les médicaments, les vaccins et les fournitures médicales essentiels s’épuisent. » Il a ajouté que « les ambulances ont dû réduire leurs services vitaux, faute de carburant pour les alimenter. Le gaz de cuisine a disparu des marchés. Les boulangeries ont dû fermer. » La situation est d’autant plus critique que « certains des entrepôts des Nations unies à l’intérieur de Ghaza sont devenus inaccessibles en raison des ordres de déplacement forcé ». Les bombardements se poursuivent, particulièrement intenses ces derniers jours. Ce mardi matin, des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés dans des bombardements de l’armée d’occupation sur diverses zones de la bande de Ghaza. Les avions de guerre ont tiré des missiles sur plusieurs régions, notamment à Rafah, Ghaza-ville et Khan Younes. Au moins 24 Palestiniens sont tombés en martyrs suite aux bombardements perpétrés sur les villes de Ghaza et de Khan Younes, selon des sources médicales citées par l’agence Wafa. À Khan Younes, 11 Palestiniens, dont deux enfants, sont tombés en martyrs dans le bombardement d’un immeuble résidentiel près du quartier d’Al-Sikka, et d’autres ont été blessés dans une frappe aérienne ayant visé une tente abritant des personnes déplacées dans le quartier d’Al-Katiba. Au nord de la bande de Ghaza, cinq Palestiniens, dont un enfant et une femme, sont tombés en martyrs lorsque les forces d’occupation ont bombardé une tente abritant des personnes déplacées dans le camp de Jabalia. Dans le centre de la bande de Ghaza, un médecin palestinien, le Dr Majed Nasr Ismail, est tombé en martyr dans un bombardement à Deir al-Balah. Parallèlement, en Cisjordanie occupée, le mouvement de résistance palestinien Hamas a dénoncé les démolitions de maisons perpétrées par l’armée d’occupation à Ramallah et à El-Khalil, les qualifiant de partie intégrante d’un plan visant à judaïser le territoire palestinien et à effacer la présence palestinienne. « Les opérations de démolition menées par l’armée sioniste révèlent le fascisme de l’occupation et s’inscrivent dans le cadre du plan visant à judaïser la terre et à imposer par la force l’annexion, dans le cadre d’une politique systématique visant à éliminer la présence palestinienne », a déclaré le Hamas dans un communiqué.

Lyes Saïdi

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