Ghaza sous les bombes : L’horreur s’intensifie face au silence international
L’escalade meurtrière se poursuit sans répit dans la bande de Ghaza où l’offensive génocidaire de l’entité sioniste a franchi un nouveau seuil d’horreur avec un bilan qui s’alourdit de jour en jour. Selon les dernières données communiquées ce vendredi par les autorités sanitaires palestiniennes, le nombre de martyrs s’élève désormais à 51.439 personnes, auxquelles s’ajoutent 117.416 blessés depuis le début de cette campagne dévastatrice le 7 octobre 2023. Ces statistiques glaçantes témoignent de l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui frappe les Palestiniens, avec 84 nouveaux martyrs et 168 blessés supplémentaires enregistrés lors des dernières 24 heures. La reprise des hostilités le 18 mars, après une brève accalmie de deux mois suite à un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, a provoqué à elle seule 2.062 martyrs et 5.375 blessés, confirme la même source. Cette nouvelle phase de l’offensive sioniste s’accompagne d’un durcissement du blocus imposé à l’enclave palestinienne, provoquant une catastrophe humanitaire sans équivalent. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) tire la sonnette d’alarme face à une stratégie de famine orchestrée. « Au cours du mois dernier à Ghaza, environ un demi-million de personnes ont été nouvellement déplacées », a déclaré l’agence onusienne ce vendredi sur les réseaux sociaux, soulignant que « les multiples ordres de déplacement émis par l’armée (sioniste) laissent aux Palestiniens moins d’un tiers de la superficie de Ghaza où vivre. » L’agence ajoute que « l’espace restant est fragmenté, dangereux et à peine habitable » alors que « les refuges surpeuplés sont dans un état terrible, les prestataires de services ont du mal à fonctionner et les dernières ressources s’épuisent. » La situation est d’autant plus dramatique que l’UNRWA vient d’annoncer l’épuisement total de ses réserves de farine dans la bande de Ghaza, avec seulement 250 colis alimentaires restants dans ses entrepôts. Ce manque critique d’approvisionnement est directement imputable au blocus imposé par l’occupant sioniste depuis plus de 50 jours, « conduisant à un épuisement rapide des fournitures humanitaires essentielles, notamment de la nourriture, du carburant, de l’aide médicale et des vaccins pour enfants », précise l’agence dans sa dernière mise à jour sur la situation. Louise Wateridge, responsable des urgences à l’UNRWA, avait déjà prévenu mercredi dernier que les familles déplacées font face à « une crise de santé publique croissante », une situation aggravée par la destruction systématique des infrastructures sanitaires palestiniennes. Derrière ces statistiques se cachent des drames humains quotidiens, comme celui survenu ce vendredi matin à Khan Younis, dans la région de Mawasi. L’agence de presse Wafa rapporte qu’un bombardement de l’armée d’occupation a ciblé une tente appartenant à la famille Abu Taima, provoquant le martyre d’un homme, de son épouse enceinte, ainsi que de leurs trois enfants. Un autre enfant, âgé de seulement 3 ans, a également succombé à des brûlures graves après un incendie qui s’est déclaré dans la tente. Dans le même temps, l’artillerie sioniste poursuivait ses tirs d’obus sur le quartier de Qizan Rashwan, au sud-ouest de Khan Younis. Face à cette situation apocalyptique, des voix s’élèvent sur la scène internationale pour dénoncer l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a ainsi fermement condamné jeudi cette stratégie lors d’une conférence de presse avec son homologue norvégien à Ankara. « Depuis plus de 50 jours, l’aide humanitaire est empêchée d’entrer dans Ghaza. La faim ne peut pas être utilisée comme une arme, une monnaie d’échange ou un outil de punition », a-t-il déclaré, soulignant que « les massacres commis par l’occupation sioniste contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza continuent avec toute leur force devant le monde entier. » Le chef de la diplomatie turque a également insisté sur la nécessité de garantir l’acheminement continu et sans interruption de l’aide humanitaire vers Ghaza, rappelant qu’aucun pays n’est au-dessus du droit international et que « les actions de l’entité sioniste qui violent la loi et la conscience de l’humanité doivent cesser le plus tôt possible. » Cette tragédie qui se déroule sous les yeux d’une communauté internationale largement impuissante illustre, selon de nombreux observateurs, l’échec des mécanismes de gouvernance mondiale et des institutions garantes du droit international humanitaire. Alors que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours, la situation ne cesse de se détériorer avec la destruction systématique des infrastructures civiles et la multiplication des déplacements forcés de population.
Lyes Saïdi