Industrie automobile: Chery prête à lancer sa production automobile
Le constructeur chinois Chery est désormais « parfaitement prêt » à lancer son projet de fabrication en Algérie
Le secteur automobile algérien connaît un développement intense alors que plusieurs constructeurs, notamment chinois ont affiché de l’intérêt pour la production en Algérie et que plusieurs projets allant dans ce sens entrent dans leur phase de concrétisation. Dans ce contexte, le président-directeur général du groupe Chery, Zhang Guibing, vient d’annoncer que le constructeur chinois est désormais « parfaitement prêt » à lancer son projet de fabrication en Algérie. Lors de sa participation au Salon international AutoShanghai, le dirigeant a précisé que « les équipements et les lignes de production sont prêts à être transportés vers l’Algérie », soulignant que le démarrage effectif n’attend plus que l’achèvement de certaines procédures réglementaires et le feu vert définitif des autorités algériennes. « Nous sommes fortement déterminés à contribuer au succès des ambitions algériennes de développement de son industrie automobile », a déclaré le PDG , qualifiant le marché algérien de « très prometteur dans la région ». Cette déclaration témoigne de l’intérêt croissant des constructeurs chinois pour l’Afrique du Nord, et particulièrement pour l’Algérie, considérée comme un partenaire stratégique. « L’Algérie est un excellent pays et un ami privilégié de la Chine. Nous voulons contribuer davantage à augmenter la fabrication locale et attirer des fournisseurs, qu’ils soient locaux ou chinois, pour investir sur place », a-t-il ajouté. Rappelons dans ce contexte que Chery et son partenaire algérien, le groupe privé Iris, ont signé le 15 avril en cours, en marge du forum d’Affaires algéro-chinois, un partenariat stratégique pour développer une infrastructure industrielle de 230 000 mètres carrés, spécialisée dans les travaux de peinture et de soudure pour carrosseries automobiles. Ce projet promet la création de 1 200 emplois directs, renforçant l’impact économique et social de ces investissements. Le constructeur Chery ambitionne de participer activement à la politique d’intégration locale souhaitée par les autorités algériennes : « Nous voulons réaliser davantage de localisation et de fabrication domestique. Nous effectuons une production de qualité en Chine et nous souhaitons faire de même avec nos partenaires locaux », a précisé le dirigeant chinois. Cette stratégie répond aux exigences des nouvelles réglementations algériennes qui imposent un taux d’intégration locale progressif aux constructeurs automobiles s’implantant dans le pays.
Cette annonce s’inscrit dans une dynamique plus large d’attractivité de l’Algérie pour les constructeurs automobiles internationaux. Le même jour, la Société nationale des fonderies algériennes « Fondal », filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), a signé un accord avec l’entreprise chinoise Jetour pour un investissement dépassant 105 millions de dollars sur cinq ans. Ce projet vise à créer une usine dans la wilaya de Batna capable de produire 270 000 véhicules et générer un millier d’emplois directs.
Cette nouvelle implantation industrielle confirme l’attractivité croissante de l’Algérie dans le cadre de sa politique de diversification économique et illustre la confiance des investisseurs internationaux, particulièrement chinois, dans le potentiel de développement de l’industrie automobile algérienne. Plusieurs constructeurs comme Fiat, qui a mis en service son unité d’Oran en décembre 2023, Chery, Jetour, JAC ou encore Geely, entre autres s’inscrivent dans cette démarche. Le constructeur sud-coréen Hyundai affiche aussi la même ambition avec un projet d’investissement annoncé de 400 millions de dollars. Ce dynamisme s’appuie également sur une démarche de développement d’un véritable tissu de sous-traitance. C’est dans ce contexte qu’au mois de mars dernier, un accord stratégique entre l’Entreprise nationale de tubes et transformation de produits plats « Anabib » et la société chinoise « Auto Lumiar » a été conclu pour la production de pièces détachées automobiles.
Rappelons qu’un protocole d’accord principal a été conclu entre le ministère de l’Industrie et treize constructeurs automobiles, tant étrangers que locaux, avec pour objectif l’intégration progressive de composants produits localement et l’accompagnement des fabricants nationaux dans l’obtention des certifications et homologations nécessaires pour leurs produits. Pour structurer cette filière en plein développement, le ministère de l’Industrie a récemment mis en place deux commissions dédiées à la structuration de la filière des pièces détachées. La première commission, dite d’orientation, a pour mission de définir la stratégie globale et d’assurer la coordination entre les acteurs économiques, tandis que la seconde, axée sur les études et l’ingénierie, est chargée des aspects techniques, notamment la définition des normes et standards de qualité.
Samir Benisid