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Décolonisation du Sahara occidental : L’ONU appelée à jouer pleinement son rôle

Le Sahara occidental a célébré hier le 46e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique. L’occasion de souligner, une fois de plus, le rôle que l’Organisation des Nations unies est appelée à jouer pour la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. 

Dans ce sens, le président sahraoui Brahim Ghali a appelé l’Organisation des Nations Unies à assumer sa responsabilité pour la protection des civils sahraouis désarmés, se trouvant sur un territoire de conflit armé et à œuvrer à l’accélération du parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique. « Le peuple sahraoui ne demande pas l’impossible et ne fixe aucune condition, il s’est trouvé contraint et forcé de reprendre la lutte armée et n’en exige, subséquemment, que l’application de la justice, conformément à la charte et aux résolutions onusiennes et à l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) », a indiqué le président sahraoui dans un message relayé par l’agence de presse sahraouie SPS.

Brahim Ghali a, à ce sujet, déploré « l’indifférence et le relâchement qui entravent l’application de la loi au niveau des Nations Unies, et plus particulièrement au sein du Conseil de sécurité, et causée notamment par la France, dans l’objectif de protéger l’Etat d’occupation marocain face à la transgression flagrante et éhontée de la légalité internationale au Sahara occidental ». Une attitude, prévient-il, qui « mènera forcément à la persistance et l’hégémonie de la partie marocaine, voire à l’escalade des pratiques coloniales, hostiles et provocatrices ». Soulignant à ce sujet la méthode hostile expansionniste du Makhzen qui tisse des alliances suspectes et facilite l’exécution d’agendas étrangers subversifs, en l’absence d’une intervention internationale ferme, le président sahraoui a indiqué que « l’Etat d’occupation donnera lieu, inéluctablement, à une situation dangereuse marquée par la tension et l’instabilité partout dans la région ». Le président de la RASD qui n’a pas non plus manqué de déplorer  que « l’ONU se soit contentée de gérer la crise au lieu de la résoudre outre la marginalisation de la mission de la Minurso qui ouvre la voie à l’Etat d’occupation marocain pour torpiller l’accord de cessez-le-feu, provoquant ainsi le déclenchement des affrontements militaires ».

Par ailleurs, soulignant sa disposition à coopérer avec l’Union africaine qui doit selon lui agir en urgence avec l’application des décisions de son conseil de paix et de sécurité, Brahim Ghali n’a pas manqué de rappeler qu’ « en dépit de l’invasion barbare du Maroc, de la guerre et de l’exode, l’Etat sahraoui a franchi des pas géants en termes d’édification institutionnelle sur tous les plans » » . Et de mettre en avant « l’expérience sahraouie dans les domaines de l’administration, l’éducation et la santé, outre la participation active de la femme dans des conditions exceptionnelles qui a forcé le respect de la communauté internationale ».

La célébration du 46ème anniversaire de la création de la RASD a enfin été une occasion pour son président de rappeler que « les avancées réalisées sont le fruit d’un effort national sincère auquel toutes les composantes sahraouies ont participé », avant de noter que « l’Etat sahraoui reflète la volonté du peuple à arracher son indépendance et sa liberté et de vivre dignement sur son sol ». « Aujourd’hui, l’Etat sahraoui avec l’ensemble de ses instances législative, judiciaire et exécutive entretient des relations avec de nombreux pays, outre sa qualité de membre fondateur de l’Union africaine (UA) qui honore ses engagements internationaux et continentaux. Il participe régulièrement aux différentes réunions périodiques et extraordinaires y compris les partenariats de l’UA avec les Etats, les instances et les organisations internationales », note-t-il. Et de rappeler que « depuis que le Maroc a torpillé l’accord de cessez-le-feu entre les armées sahraouie et marocaine le 13 novembre 2020, nous avons amorcé une nouvelle phase de notre guerre de libération marquée notamment par la reprise du combat armé qui nécessite d’opérer un changement radical dans les mentalités et les pratiques ».

Enfin, citant les violations flagrantes des droits de l’homme et les agressions barbares contre les citoyennes et les citoyens sahraouis sans défense, comme Sultana Khaya et sa famille, les prisonniers de Gdeim Izik, les prisonniers civils dans les geôles marocaines, les assassinats et l’extermination de civils sahraouis, les enlèvements et les disparitions forcées, le président de la RASD n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à « tous les frères, amis et alliés qui se sont toujours tenus aux côtés de la République sahraouie et de son peuple dans le processus de parachèvement de la souveraineté nationale », soulignant tout particulièrement le rôle de « l’Algérie, la fierté des peuples et la défenseuse de la légalité, de la justice et de la paix ». 

Akli AMor

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