Malgré une baisse significative: La balance commerciale reste excédentaire en 2024

Les données publiées récemment par l’Office national des statistiques (ONS) révèlent une baisse significative de la balance commerciale en 2024, bien que celle-ci demeure excédentaire. L’excédent commercial a enregistré une chute de 84,8%, passant de 1.674,5 milliards de dinars en 2023 à seulement 253,7 milliards de dinars en 2024. Le taux de couverture des importations par les exportations a également connu une baisse notable, s’établissant à 104% contre 128,9% l’année précédente. Cette baisse s’explique principalement par la conjonction de deux phénomènes majeurs: d’une part, une diminution de 11,6% des exportations, qui sont passées de 7.468,5 milliards de dinars en 2023 à 6.605,8 milliards de dinars en 2024; d’autre part, une hausse de 9,6% des importations, atteignant 6.352,1 milliards de dinars contre 5.794 milliards l’année précédente. L’analyse des indices de valeur unitaire révèle que les prix à l’exportation ont chuté de 7,4% au cours de l’année 2024 par rapport à 2023, tandis que les prix à l’importation ont diminué dans une moindre mesure, de 3,1%. Cette évolution défavorable des termes de l’échange, qui se sont dégradés en passant de 100,4% à 95,9%, témoigne d’une perte de valeur relative des exportations par rapport aux importations. En volume, les exportations ont reculé de 4,5%, alors que les importations ont connu une progression marquée de 13,1%, signe d’une demande intérieure dynamique. La baisse des prix des hydrocarbures, qui représentent toujours l’essentiel des exportations, constitue un facteur déterminant dans cette évolution. Les prix à l’exportation des hydrocarbures ont diminué de 7,4% en 2024, impactant directement les recettes du pays. Parallèlement, les prix des produits hors hydrocarbures ont également enregistré une baisse de 6,7% sur la même période, affectant l’ensemble des catégories de produits exportés. Côté importations, la hausse en volume a concerné presque toutes les catégories de produits, avec des progressions particulièrement marquées pour les « Boissons et tabac » (+76,8%), les « Articles manufacturés divers » (+20,3%), les « Machines et Matériel de transport » (+19,1%) et les « Produits alimentaires et animaux vivants » (+16,7%). Seuls les « Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » et les « Huiles et graisses » ont connu des diminutions en volume, respectivement de 13,4% et 1,2%. L’évolution des prix à l’importation a été contrastée selon les catégories de produits. Si certaines catégories ont enregistré des hausses, comme les « Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » (+25,7%), les « Produits chimiques et produits connexes » (+1,7%) et les « Machines et Matériel de transport » (+3%), la plupart ont connu des baisses, notamment les « Boissons et tabacs » (-37,2%), les « Huiles et graisses » (-9,1%) et les « Articles manufacturés divers » (-7,1%). Ces tendances s’inscrivent dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques et des fluctuations des cours des matières premières, notamment du pétrole. Pour l’Algérie, ces chiffres soulignent une nouvelle fois l’urgence de la diversification économique afin de réduire la vulnérabilité du pays aux variations des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux.

Amar Malki