Une délégation du Hamas au Caire pour des négociations sur le cessez-le-feu
Une délégation du mouvement de résistance palestinien Hamas, dirigée par Mohamed Derouich, est arrivée samedi au Caire pour entamer des pourparlers visant à mettre fin à l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza. Ces négociations interviennent alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir et que la situation humanitaire atteint un seuil critique avec l’épuisement des stocks alimentaires et médicaux.
Selon un communiqué du Hamas, la délégation a immédiatement commencé ses réunions avec des responsables égyptiens pour présenter sa vision concernant la fin de la guerre et l’échange de prisonniers. Le mouvement palestinien réaffirme sa position pour un accord « global » comprenant le retrait complet des forces d’occupation, la reconstruction de Ghaza, ainsi que l’échange de prisonniers palestiniens contre les otages israéliens. Un responsable du Hamas a confié à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que le mouvement de résistance « est prêt pour un échange de prisonniers en une seule opération et pour une trêve de cinq ans ». Taher al-Nounou, un des dirigeants du Hamas, a réitéré auprès de l’AFP que cet accord doit impérativement inclure « un arrêt des hostilités, un retrait complet des troupes de l’occupation, l’échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’aide humanitaire dans Ghaza ». La délégation doit également aborder avec la partie égyptienne la détérioration alarmante de la situation humanitaire à Ghaza résultant du blocus imposé par l’armée d’occupation, ainsi que la nécessité urgente de faciliter l’entrée de nourriture et de fournitures médicales. Parmi les sujets de discussion figure également la formation d’un comité de soutien communautaire pour gérer les affaires civiles de Ghaza et d’autres questions internes, soulignant la volonté du Hamas de rétablir une gouvernance fonctionnelle dans le territoire dévasté. Ces négociations surviennent dans un contexte particulièrement dramatique pour la population Ghazaouie. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé vendredi avoir « épuisé tous ses stocks » dans l’enclave palestinienne, où l’entité sioniste bloque l’entrée de toute aide humanitaire depuis début mars. « Aujourd’hui, le Programme alimentaire mondial a livré ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds dans la bande de Ghaza », a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué. Elle avertit que « ces cuisines devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours ». Le PAM souligne que « depuis des semaines, les cuisines servant des repas chauds sont la seule source constante d’aide alimentaire pour la population de Ghaza. Bien qu’elles ne couvrent que la moitié de la population et seulement 25% des besoins alimentaires quotidiens, elles ont représenté un soutien vital essentiel ». La situation est tout aussi alarmante concernant les fournitures médicales. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alerté vendredi sur l’épuisement des médicaments à Ghaza. « La situation est la même pour les fournitures médicales. Elles s’épuisent », a-t-il averti sur X, insistant sur le fait que « ce blocus doit prendre fin » car « des vies en dépendent ». Pendant ce temps, les forces d’occupation sionistes poursuivent leur campagne meurtrière. Ce samedi, au moins 17 Palestiniens sont tombés en martyrs dans de nouvelles frappes sionistes sur Ghaza. Les autorités sanitaires palestiniennes ont rapporté que le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’élève désormais à 51.495 martyrs et 117.524 blessés depuis le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures seulement, les corps de 56 martyrs et 108 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Dans le sud de la ville de Ghaza, une frappe particulièrement meurtrière sur une maison a fait quatre martyrs et « plus de 30 » personnes portées disparues sous les décombres, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Ghaza. Il a ajouté que les équipes de secours « ne peuvent pas les atteindre en raison du manque d’équipements et de machines adéquats ». Les autorités sanitaires palestiniennes ont par ailleurs indiqué que 2.111 Palestiniens sont tombés en martyrs et 5.483 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’agression sioniste après une interruption de deux mois consécutive à un précédent accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier. Les médias palestiniens sont également durement touchés par cette guerre. Le bureau des médias à Ghaza a annoncé vendredi que le nombre de journalistes tombés en martyrs depuis le 7 octobre 2023 s’est élevé à 212, suite à la mort en martyr du journaliste Said Amine Abou Hassanine, qui travaillait pour la radio « Sawt El Aqsa ». Ce dernier a succombé à ses blessures après avoir été touché dans un bombardement de l’armée d’occupation sioniste qui a visé le 7 avril une tente de journalistes à proximité de l’hôpital « Nacer » à Khan Younes. Cette attaque avait déjà fait deux martyrs parmi les hommes de presse, Helmi El Fekaoui et Asmed Mansour, qui travaillaient pour l’agence de presse « Palestine Al Yawm », tandis que 8 autres journalistes ont été blessés, dont certains dans un état critique. Face à cette situation catastrophique, l’urgence d’un accord de cessez-le-feu se fait plus pressante que jamais. Selon le PAM, plus de 116.000 tonnes d’assistance alimentaire, « de quoi nourrir un million de personnes pendant quatre mois », sont entreposées à proximité des couloirs humanitaires, attendant de pouvoir entrer dans le territoire assiégé.
Lyes Saïdi