« Zinet Alger : Le bonheur » projeté à la Cinémathèque: Hommage cinématographique à une figure emblématique
Le documentaire est un hommage à la figure de Mohamed Zinet, artiste polyvalent né dans la Casbah d’Alger et devenu l’une des personnalités les plus marquantes du cinéma algérien, notamment grâce à son film emblématique « Tahia ya Dido » (1971).
Le documentaire « Zinet Alger : Le bonheur » de Mohamed Latrèche a été projeté en avant-première, samedi soir, à la Cinémathèque d’Alger. Cette œuvre de 65 minutes, qui marie réalisme et poésie pour offrir une vision novatrice de l’Algérie indépendante, a été présentée en présence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, et d’un public enthousiaste. Produit par le Centre Algérien pour le développement du cinéma (CADC), ce film s’inscrit dans la politique ministérielle de soutien au cinéma national et de valorisation de la mémoire cinématographique algérienne. Au cœur de ce documentaire se trouve la figure de Mohamed Zinet (1932-1997), artiste polyvalent né dans la Casbah d’Alger et devenu l’une des personnalités les plus marquantes du cinéma algérien, notamment grâce à son film emblématique « Tahia ya Dido » (1971). Le parcours de cet homme est aussi riche que fascinant : passionné d’art dès son plus jeune âge, il s’est d’abord investi dans le théâtre et les scouts musulmans algériens avant de s’engager dans la lutte contre l’occupation française, rejoignant le maquis et servant la Révolution algérienne comme officier de l’Armée de Libération Nationale. À travers ce portrait, le film offre également une évocation nostalgique du vieil Alger, créant une résonance particulière avec le mois du patrimoine (18 avril-18 mai) actuellement célébré dans le pays. Lors de la projection, le ministre Ballalou a réaffirmé que « le développement du cinéma national constituait une priorité pour les plus hautes autorités du pays, à travers le soutien de la formation et l’ouverture aux expériences internationales pionnières ». Il a également souligné la « ferme volonté de son département à consolider la culture cinématographique et promouvoir les productions nationales à dimension documentaire, de manière à servir l’identité culturelle nationale, documenter la mémoire du cinéma algérien et ses symboles immortels, et contribuer à élargir l’interaction du public avec ce patrimoine créatif ».
Le réalisateur Mohamed Latrèche a expliqué son choix de consacrer un film à Mohamed Zinet par « la contribution de ce grand artiste à la lutte du cinéma algérien, au point de devenir une partie active du mouvement culturel national et international ». Plusieurs artistes et intellectuels, dont l’ancien directeur de la Cinémathèque d’Alger, Boudjemâa Karèche, apparaissent dans le documentaire pour témoigner du parcours de Zinet, décrit comme un symbole d’ambition et de créativité pour le cinéma algérien.
La projection a également été suivie par une délégation tchèque présente dans le cadre de l’initiative « Prague rencontre Alger : voyage cinématographique et créatif », qui a récemment abouti à la signature d’un accord-cadre entre l’Institut National supérieur du Cinéma et la « Prague International Film School », visant à favoriser les échanges universitaires et valoriser les jeunes talents cinématographiques. La soirée s’est conclue par un riche débat entre le réalisateur, le ministre et le public, créant une atmosphère d’échange culturel constructive. Pour prolonger cette expérience cinématographique, M. Ballalou a annoncé que « Zinet Alger : Le bonheur » sera prochainement projeté au cœur même de la Casbah d’Alger, en plus d’être programmé dans le réseau des salles de répertoire du Centre algérien de la Cinématographie.
Mohand Seghir