Après deux mois de blocus criminel imposé par l’entité sioniste: Ghaza dans une situation de « famine totale »
La situation humanitaire dans la bande de Ghaza a atteint un niveau catastrophique sans précédent après deux mois de blocus total imposé par l’entité sioniste, qui utilise délibérément la famine comme arme de guerre contre la population palestinienne.
Ce samedi, le décès d’un nourrisson palestinien, la petite Janan Saleh Al-Skafy, morte de malnutrition à l’hôpital Rantisy à l’ouest de la ville de Ghaza, a porté à 54 le nombre de victimes de la famine dans l’enclave palestinienne, selon des sources médicales palestiniennes. Ce drame s’inscrit dans un contexte où, d’après l’UNICEF, plus de 96% des femmes et des enfants de Ghaza sont dans l’incapacité de répondre à leurs besoins alimentaires de base. La directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Catherine Russell, a lancé vendredi un cri d’alarme, avertissant que les enfants de Ghaza sont confrontés à un risque croissant de faim, de maladie et de mort. « Depuis deux mois, les enfants de la bande de Ghaza sont privés de biens essentiels, de services et de soins de santé vitaux. Chaque jour qui passe sous le blocus de l’aide humanitaire les expose à un risque croissant de faim, de maladie et de mort. Rien ne justifie cela », a-t-elle déploré en réitérant son appel à « la levée du blocus de Ghaza, à l’autorisation des marchandises commerciales et à la protection des enfants ». La situation est d’autant plus alarmante que, selon un rapport de l’ONU, 1,95 million de Palestiniens sur une population totale de 2,2 millions souffrent actuellement de niveaux dangereux d’insécurité alimentaire. Environ 60.000 enfants présentent des symptômes de malnutrition, et plus d’un million d’enfants souffrent quotidiennement de la faim, avec 65.000 cas de malnutrition sévère enregistrés dans les hôpitaux. Abdel Rahman Shadid, haut responsable du mouvement de résistance palestinien Hamas, a déclaré que la bande de Ghaza était entrée dans une phase de « famine totale » et de « malnutrition sévère », soulignant que l’occupant sioniste utilise systématiquement la famine comme arme de guerre pour « dominer » le peuple palestinien. « L’occupation a transformé la bande de Ghaza en une grande prison où l’on meurt de faim et de maladie dans un crime lent de génocide perpétré de sang-froid devant le monde entier », a-t-il affirmé. Le responsable du Hamas a accusé l’entité sioniste de « violer de manière flagrante les Conventions de Genève et le droit international humanitaire », déplorant « un silence inquiétant » de la communauté internationale face aux crimes sionistes en cours en Palestine. « Les enfants de Ghaza sont tués par manque de lait, pas seulement par les obus », a-t-il souligné, ajoutant que l’occupant « persiste dans son agression et sa guerre par le biais des bombardements, de la famine et de la privation d’eau, sous la supervision du criminel de guerre Netanyahu et avec la complicité des États-Unis ».
Un navire d’aide pris pour cible
Depuis le 2 mars dernier, l’entité sioniste a fermé tous les points de passage vers Ghaza, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire, de la nourriture, des médicaments et du carburant. Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les réserves alimentaires sont désormais épuisées et les cuisines communautaires commencent à fermer. Celles qui fonctionnent encore ne peuvent offrir que des repas très modestes pour une infime partie de la population. « J’ai vu des enfants mal nourris, des personnes qui n’ont pas mangé depuis des jours et qui doivent partager leurs maigres réserves », a rapporté la porte-parole de l’OCHA à Ghaza, Olga Cherevko. Elle a ajouté que les équipes de l’agence onusienne ont reçu « des rapports faisant état d’enfants et d’autres personnes très vulnérables qui sont morts de malnutrition et évidemment du manque de nourriture ». Jeudi, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, a condamné la décision « délibérée » de l’entité sioniste d’interrompre l’aide humanitaire, la qualifiant de « punition collective cruelle » infligée à la population palestinienne. « L’aide, et les vies civiles qu’elle permet de sauver, ne devrait jamais servir de monnaie d’échange », a-t-il déclaré. Parallèlement à cette catastrophe humanitaire, l’agression militaire sioniste se poursuit avec une intensité accrue. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 52.495 martyrs et 118.366 blessés, depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Pour la seule journée de samedi, 19 Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés dans des frappes de l’armée d’occupation visant les maisons des citoyens et des tentes dans la ville de Khan Yunis, au sud de la bande de Ghaza. La tension s’est également étendue au-delà des frontières de Ghaza. La Coalition de la Flottille de la liberté a rapporté qu’un de ses navires chargé d’aide humanitaire à destination de Ghaza a été attaqué par deux drones sionistes dans les eaux internationales au large de Malte. Trente personnes se trouvaient à bord du navire au moment de l’attaque, qui a provoqué un incendie. Fort heureusement, toutes les personnes ont été secourues saines et sauves grâce à l’intervention rapide des autorités maltaises. Dans le même temps, l’entité sioniste poursuit ses agressions contre la Syrie. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé samedi l’entité sioniste à « cesser immédiatement » ses attaques contre ce pays, après de nouvelles frappes de l’armée sioniste vendredi soir à Damas. « Je condamne fermement les violations continues et croissantes de la souveraineté de la Syrie », a-t-il indiqué dans un communiqué, demandant que ces attaques « cessent immédiatement » et que l’entité sioniste « cesse de mettre en danger les civils syriens et respecte le droit international ». Face à cette situation dramatique qui ne cesse de s’aggraver, la porte-parole de l’OCHA à Ghaza a souligné que la communauté internationale a désormais le choix : « continuer à faire défiler les images macabres de Ghaza étouffée et affamée ou rassembler le courage et la fibre morale nécessaires pour prendre des décisions qui permettraient de briser ce blocus impitoyable ».
Lyes Saïdi