Dans une stratégie sioniste délibérée de silence médiatique: Les journalistes palestiniens pris pour cible
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, alors que le monde célèbre ce droit fondamental, à Ghaza, les journalistes palestiniens continuent de payer un lourd tribut pour leur mission d’information face à l’agression génocidaire sioniste. L’entité sioniste, déterminée à imposer un black-out médiatique sur l’enclave pour poursuivre ses crimes à l’abri des regards, ne s’est pas contentée d’interdire l’accès du territoire à la presse étrangère, mais a également pris pour cible délibérément les professionnels des médias palestiniens dans une proportion jamais observée dans aucun conflit des temps modernes. Le bilan est effroyable : 212 professionnels des médias palestiniens ont été tués par l’armée d’occupation sioniste depuis le 7 octobre 2023, soit dans l’exercice de leurs fonctions, soit lors du bombardement de leur domicile ou des tentes où ils s’étaient réfugiés avec leurs familles. Plus de 400 autres ont été blessés, certains subissant des amputations ou des paralysies permanentes, tandis que 48 journalistes ont été arrêtés. À Khan Younis, des dizaines de journalistes palestiniens se sont rassemblés samedi pour appeler à une protection internationale, dénonçant la politique de silence et de complicité face aux crimes commis contre les professionnels des médias à Ghaza. « Pour la deuxième année consécutive, le journaliste palestinien célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse dans un contexte marqué par la poursuite de l’agression génocidaire sur la bande de Ghaza et contre la liberté d’informer », a déclaré à l’APS Mohamed Yacine, directeur du Forum des professionnels des médias palestiniens. En avril dernier, une vidéo d’une violence inouïe circulant sur les réseaux sociaux a montré le journaliste Ahmed Mansour de la chaîne « Palestine Today », brûlé vif suite à une frappe de l’armée sioniste sur un camp de tentes aménagé dans la cour de l’hôpital « Nasser » à Khan Younès. Ce cas emblématique témoigne de la violence à laquelle s’exposent ceux qui tentent d’informer sur la réalité de la tragédie en cours à Ghaza, et de l’impunité dont bénéficie l’entité sioniste. Mohamed Yacine a regretté le silence des organisations internationales et leur incapacité à assurer la protection des journalistes palestiniens, qualifiant cette situation de « grande tragédie » et de « honte pour l’humanité ». « Nous assistons aujourd’hui à l’effondrement de tous les principes du droit international », notamment la Convention de Genève qui garantit la protection des journalistes en zone de conflit, a-t-il ajouté. De son côté, Wissam Zaghbar, membre du secrétariat général du syndicat des journalistes palestiniens, a appelé à l’application de la résolution onusienne 2222 relative à la protection des journalistes et à la levée du blocus imposé à Ghaza pour permettre l’entrée des journalistes étrangers. Le journaliste Mohamed Qriqaa, qui a perdu plus de 30 membres de sa famille il y a quelques semaines, a affirmé que l’occupant sioniste est entré « en guerre ouverte » contre les journalistes palestiniens qu’il cible « délibérément » pendant l’exercice de leurs fonctions. Il a cité les cas de plusieurs confrères martyrs comme Samer Abou Deqqa, Hamza El-Dahhdouh et Ismail El-Ghoul, assurant que cette stratégie agressive ne fera que « renforcer leur détermination à poursuivre leur combat » pour témoigner des crimes perpétrés à Ghaza.
Malgré ce contexte dramatique, les journalistes palestiniens affirment leur volonté de continuer à documenter les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité au péril de leurs vies, pour révéler au monde entier la vérité sur les atrocités commises par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien.
L.S.