La nouvelle loi sera bientôt soumise au Parlement : Une révolution minière annoncée
À l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire de la nationalisation des mines et du 58ème anniversaire de la création de la Société nationale de recherche et d’exploitation minière (Sonarem), le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a dévoilé les grandes lignes de la nouvelle loi minière.
Lors d’une cérémonie organisée mardi au siège du ministère sous le slogan « Valorisation des ressources minières : vers le renforcement des acquis nationaux », en présence de plusieurs membres du gouvernement et acteurs du secteur, le ministre a présenté une vision ambitieuse alliant attractivité pour les investisseurs et protection des intérêts stratégiques du pays. Cette annonce s’inscrit dans une dynamique de réformes profondes visant à faire du secteur minier un véritable levier de diversification économique, conformément aux orientations présidentielles. C’est dans le cadre symbolique de la commémoration de la nationalisation des mines du 6 mai 1966, que le ministre a choisi de présenter les avancées du nouveau cadre juridique régissant le secteur. Une date qui, selon M. Arkab, « n’était pas une simple mesure technique ou économique, mais l’expression d’une volonté politique forte de consolider l’indépendance économique de l’Algérie après son indépendance politique ». Cette décision historique avait alors concerné 11 mines stratégiques, dont celles d’El Ouenza et de Hammam N’Baïls, marquant ainsi « le véritable point de départ pour la construction d’une base industrielle minière nationale et la première pierre d’une politique souveraine globale dans le domaine de l’exploitation et de la valorisation des ressources naturelles au profit du développement national ».
Un cadre juridique modernisé pour stimuler l’investissement
Abordant le cœur de la réforme, M. Arkab a indiqué que « les pouvoirs publics ont lancé un important programme de valorisation et de développement des capacités minières nationales », articulé autour de trois axes principaux, avec en premier lieu la révision complète du cadre juridique. Le ministre a précisé que cette nouvelle législation « vise à l’adapter aux récentes évolutions et à renforcer l’attractivité du secteur pour les investisseurs, tout en préservant les intérêts nationaux », soulignant ainsi le délicat équilibre recherché entre ouverture économique et protection des ressources stratégiques. Selon ses déclarations, « ce nouveau texte sera bientôt soumis aux deux chambres du Parlement pour adoption », après deux mois d’auditions qui se sont déroulées « dans un cadre participatif et transparent, traduisant la volonté de l’État de moderniser l’arsenal juridique régissant le secteur ». Le ministre a particulièrement insisté sur l’importance de cette réforme dans le contexte international actuel, où la compétition pour attirer les investissements s’intensifie, tout en garantissant que les intérêts nationaux demeurent protégés par des dispositifs de contrôle adaptés. Cette révision législative s’inscrit également dans les efforts du gouvernement pour améliorer la gouvernance du secteur minier, sous l’impulsion directe du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui « suit de près la mise en œuvre » de ces réformes, a souligné M. Arkab.
Un ambitieux programme opérationnel pour valoriser le potentiel minier
Au-delà du volet réglementaire, le ministre a détaillé la dimension opérationnelle du programme gouvernemental, centrée sur « l’élargissement de la base minière à travers des programmes de recherche géologique, l’actualisation des cartes minières et le lancement de grands projets structurants ». Parmi ces initiatives majeures figure « le développement de la mine de Gara Djebilet, de la mine de zinc et de plomb d’Oued Amizour-Tala Hamza à Béjaïa, et des mines de phosphate de Bled El Hadba à Tébessa et d’Oued Kebrit à Souk Ahras », des projets emblématiques destinés à exploiter les immenses ressources minérales du pays.
M. Arkab a également évoqué le développement en cours de « plusieurs industries de transformation », notamment dans les filières du marbre, du carbonate de calcium, de la barytine, du feldspath, du kaolin et de la bentonite, soulignant ainsi la volonté d’aller au-delà de l’extraction primaire pour créer davantage de valeur ajoutée locale. Le ministre n’a pas oublié de mentionner « le soutien à l’exploitation aurifère artisanale dans les wilayas du sud », illustrant la dimension sociale et territoriale de cette stratégie minière. L’ensemble de ces initiatives opérationnelles s’inscrit, selon M. Arkab, « dans le cadre du programme gouvernemental visant à diversifier l’économie nationale et à réduire la dépendance aux hydrocarbures, conformément aux orientations du président de la République ». Le ministre a insisté sur l’importance de « contribuer efficacement à la diversification de l’économie nationale », faisant du secteur minier un véritable levier de développement économique durable.
Un équilibre entre attractivité et souveraineté
La nouvelle approche en matière minière se distingue par sa recherche d’équilibre entre ouverture aux investissements et protection des intérêts stratégiques nationaux. À cet égard, le PDG du groupe Sonarem, Belkacem Soltani, a souligné « l’engagement du groupe à poursuivre ses efforts pour soutenir la production minière nationale, étendre les opérations de recherche et d’exploration, et développer la chaîne de valeur à travers des projets de transformation à rendement économique et social ». Une vision qui reflète parfaitement la double ambition du nouveau cadre législatif : attirer les capitaux tout en maximisant les retombées pour l’économie nationale.
Cette commémoration, qui a également été l’occasion d’honorer plusieurs anciens travailleurs du groupe Sonarem, s’est conclue par la projection d’un film documentaire et l’organisation d’une exposition présentant les grands projets miniers.
Samira Ghrib