4e édition de la Foire du commerce intra-africain en Algérie : Des contrats d’une valeur de 44 milliards de dollars attendus !
La quatrième édition de la Foire du Commerce Intra-Africain (IATF), prévue en Algérie du 4 au 7 septembre prochain, promet d’être un événement économique d’envergure exceptionnelle pour le continent africain, avec des contrats commerciaux et d’investissement qui devraient atteindre le chiffre impressionnant de 44 milliards de dollars.
Le ministre du Commerce Extérieur et de la Promotion des Exportations, Kamal Rezig, a d’ailleurs souligné l’importance majeure de cet évènement lors du Forum Afrique pour l’Investissement et le Commerce qui s’est tenu ce samedi à Alger. Cet événement, qui a réuni près de 1000 opérateurs économiques, investisseurs et experts de 43 pays, témoigne de l’ambition algérienne de jouer un rôle central dans l’intégration économique continentale. « La IATF représente une opportunité stratégique pour les entreprises algériennes de s’implanter davantage sur le continent africain, d’autant que cette foire constitue un sommet économique de haut niveau », a souligné le ministre Rezig, qui a également précisé que cet événement « d’excellence bénéficie d’une attention particulière des plus hautes autorités du pays ». Le ministre a vivement encouragé les entreprises nationales, tant publiques que privées, « à saisir le maximum d’accords de partenariat » à l’occasion de cette manifestation internationale. L’Algérie se prépare activement à accueillir ce rendez-vous continental majeur qui devrait attirer quinze chefs d’État africains, un millier d’exposants, 35 000 visiteurs et 140 pays participants. Pour assurer la réussite de cette manifestation, le ministère du Commerce Extérieur et de la Promotion des Exportations a mis en place un comité interministériel de haut niveau, appuyé par huit sous-comités et onze commissions thématiques qui travailleront sur divers aspects tels que l’investissement, le commerce, l’innovation, l’intelligence artificielle, les manifestations culturelles CANEX, les programmes pour la jeunesse, la foire virtuelle africaine, ainsi que les relations B2B/B2G/G2G. Cette foire s’inscrit dans une stratégie plus large de développement économique national. Lors du forum Afrique pour l’Investissement et le Commerce, le ministre Rezig a d’ailleurs appelé les investisseurs et hommes d’affaires algériens et africains à « saisir l’amélioration de l’environnement économique et d’investissement algérien pour bâtir de véritables partenariats d’investissement et commerciaux », soulignant que « la prochaine décennie sera celle de l’Algérie et de l’Afrique ». Le ministre a mis en avant le « bond économique » que connaît l’Algérie, qui ouvre des perspectives économiques très prometteuses, invitant à « exploiter toutes les opportunités disponibles et les importantes ressources matérielles, humaines et naturelles dont regorge l’Algérie, pour construire de véritables partenariats économiques et réaliser d’importants contrats commerciaux ». Il a également souligné que l’Algérie avance aujourd’hui « à pas sûrs » sur le plan économique, comme en témoignent « les grands projets et réformes fondamentales stratégiques orientés vers l’intégration, le partenariat et l’ouverture », à travers le développement des infrastructures algériennes avec des projets gigantesques dans le domaine des chemins de fer et du transport terrestre.
Accélérer l’intégration économique continentale
Le ministre des Travaux Publics et des Infrastructures de Base, Lakhdar Rakhroukh, a quant à lui insisté sur l’importance d’accélérer l’intégration économique continentale qui passe, selon lui, « nécessairement par le développement des infrastructures de base telles que routes, ports, aéroports et chemins de fer, en raison de leur rôle central dans la stimulation de l’activité économique et la création de véritables opportunités d’investissement ». Il a rappelé que l’Algérie a fait du développement des infrastructures une priorité stratégique dans son parcours de développement, considérant ce secteur comme un levier souverain pour renforcer l’unité nationale, l’ouverture régionale et la connexion des peuples et des marchés africains. Le directeur général de l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement, Omar Rekkache, a pour sa part souligné l’importance d’accélérer l’intégration économique africaine, en particulier dans les domaines de l’investissement et du commerce. Il a fait remarquer que « malgré son poids démographique et économique, le commerce intra-africain ne représente que 15% du total des échanges continentaux ». De plus, « les investissements intra-africains ne dépassent pas 12% du total des investissements étrangers directs, et plus de 70% des flux d’investissement proviennent de l’extérieur du continent ». Selon Rekkache, « ces données indiquent que la réalisation d’une véritable intégration économique nécessite de surmonter plusieurs défis, notamment la faiblesse des infrastructures de transport et de logistique dans certaines régions, les obstacles tarifaires et non tarifaires, ainsi que le manque d’industrialisation locale capable de répondre à la demande intérieure plutôt que de dépendre excessivement des importations ». Il a également tenu à souligner que l’amélioration du climat d’investissement en Algérie est « au cœur des priorités stratégiques » des autorités publiques, ce qui s’est concrétisé par « un système juridique d’investissement qui consacre la liberté d’initiative et offre de fortes garanties aux investisseurs, avec la mise en place d’un cadre institutionnel qui consacre la transparence, ce qui fait de l’Algérie aujourd’hui un environnement d’investissement plus attractif et compétitif ». Dans ce contexte économique dynamique, la route transsaharienne reliant Alger à Lagos, la capitale nigériane, a été évoquée comme un projet emblématique capable de renforcer la connectivité et le commerce intra-continental, tout en reliant les pays africains sans façade maritime au continent européen. Ce projet, qui s’étend sur 10 000 kilomètres et traverse six pays africains, est actuellement en cours de transformation en un corridor économique susceptible de créer un axe dynamique pour l’intégration régionale. L’organisation de la IATF en Algérie constitue donc une étape cruciale dans la stratégie du pays visant à renforcer sa position parmi les économies émergentes d’ici 2027, conformément aux objectifs fixés par le président Abdelmadjid Tebboune. Elle témoigne également de l’engagement de l’Algérie envers les principes de la coopération africaine et sa volonté de partager son expertise et d’accompagner les pays frères dans la réalisation de projets de connectivité continentale, dans le cadre d’une vision de développement équitable, solidaire et ayant un impact tangible.
Sabrina Aziouez