Actualité

Dette des hôpitaux: Saihi instaure des mesures urgentes

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a présidé lundi  à Alger une importante réunion de coordination et d’évaluation consacrée au règlement des dettes des établissements publics de santé (EPS) liées à l’acquisition de médicaments, sérums et vaccins. Cette rencontre, qui s’est tenue par vidéoconférence au siège du ministère, a mis en lumière la situation financière préoccupante de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), deux structures cruciales pour l’approvisionnement du secteur de la santé. La réunion a réuni les cadres de l’administration centrale, les directeurs de la santé et de la population des wilayas ainsi que les responsables des établissements sanitaires concernés. Après avoir écouté les exposés détaillés présentés par la directrice des finances et des moyens ainsi que par les directeurs généraux de la PCH et de l’IPA, M. Saihi a clairement établi que « la situation de ces deux structures majeures en matière d’approvisionnement des établissements de santé en médicaments, dispositifs médicaux, vaccins et sérums, exige des mesures urgentes et efficaces ». Le ministre a été catégorique sur un point essentiel : « l’approvisionnement régulier et stable des hôpitaux est une priorité absolue pour le secteur et aucune baisse de la qualité des prestations de santé offertes aux citoyens ni du niveau de prise en charge médicale des patients, ne sera tolérée ». Face à cette situation, M. Saihi a annoncé une série de mesures concrètes. Tout d’abord, il a donné « des instructions claires en vue de la mise à jour de la nomenclature budgétaire des établissements de santé, avec l’introduction de deux nouveaux articles dédiés à la prise en charge des dépenses en médicaments et dispositifs médicaux de la PCH, ainsi que des vaccins et sérums de l’IPA ». Cette réforme budgétaire vise à mieux identifier et contrôler les dépenses liées à l’approvisionnement médical, élément clé pour éviter l’accumulation future de dettes similaires. Dans un souci d’efficacité et de responsabilisation, le ministre a également enjoint aux gestionnaires des établissements de santé « d’élaborer un état des lieux en vue du règlement des dettes accumulées, selon un calendrier précis au plus tard le 30 juin, en tenant compte des moyens financiers de chaque établissement, et ce sans nuire au processus d’approvisionnement ni à sa continuité ». Au-delà de ces mesures immédiates, M. Saihi a appelé à « renforcer la coordination entre les établissements publics de santé, d’une part, et les organismes d’approvisionnement, d’autre part », tout en insistant sur l’amélioration « des mécanismes de gestion et de suivi financier » et la consolidation « de l’efficacité des systèmes de contrôle interne ». Le ministre a par ailleurs souligné « l’importance de rationaliser les dépenses et d’orienter les budgets en fonction des priorités sanitaires effectives », une approche qui témoigne d’une volonté de passer d’une gestion réactive à une gestion proactive des ressources du secteur de la santé. Pour accompagner ces réformes, M. Saihi a ordonné « d’accompagner les établissements de santé dans le processus de règlement des dettes, en leur fournissant l’appui technique nécessaire avant la fin de l’année en cours, que ce soit à travers l’affectation d’enveloppes budgétaires spécifiques ou la création de ressources supplémentaires dédiées à cet objectif ». Cette décision marque une volonté claire de ne pas laisser les établissements de santé seuls face à leurs difficultés financières, mais de leur apporter un soutien concret pour les aider à rétablir leur équilibre budgétaire. Cette réunion s’inscrit dans un cadre plus large, celui de « l’activation du cinquième axe du Plan d’action Malade, décidé par le ministre, et qui vise à bâtir un système de santé performant, financièrement équilibré et durable dans son approvisionnement, à même de garantir le droit du citoyen aux soins ». Il est à noter que l’initiative ministérielle intervient dans un contexte où le secteur de la santé connaît plusieurs réformes importantes. Pas plus tard que mardi, M. Saihi présidait une autre rencontre dédiée cette fois à « l’élaboration d’un programme de restructuration des services d’urgences médico-chirurgicales », un volet complémentaire qui s’inscrit également dans le plan global de prise en charge du patient. Durant cette seconde réunion, le ministre a insisté sur « le renforcement des ressources humaines et la formation des médecins et des infirmiers spécialisés en médecine et chirurgie d’urgence, outre le renforcement des urgences par les équipements et le matériel nécessaires ».

Chokri Hafed

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *