Monde

Au moins 250 Palestiniens tués en deux jours : L’entité sioniste accélère le nettoyage ethnique

Le bilan macabre de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’alourdit inexorablement, atteignant désormais 53.339 martyrs et 121.034 blessés depuis le début des hostilités le 7 octobre 2023, selon les dernières données communiquées par les autorités sanitaires palestiniennes dimanche.

La journée de samedi a été particulièrement meurtrière, avec l’arrivée dans les hôpitaux Ghazaouis des corps de 67 martyrs et de 361 blessés au cours des dernières 24 heures. Plus dramatique encore, depuis l’aube de ce dimanche, ce sont 96 martyrs et plus de 140 blessés qui ont été recensés dans les structures médicales de l’enclave, conséquences directes des massacres perpétrés par les forces d’occupation sionistes contre une population civile déjà exsangue. Le nord de la bande de Ghaza a particulièrement souffert, notamment à Jabalia, où dix Palestiniens sont tombés en martyrs suite au bombardement d’une habitation à Jabalia Al-Balad. Dans le camp même de Jabalia, des drones sionistes ont ouvert le feu sur des abris pour personnes déplacées, causant la mort de cinq Palestiniens dont les corps ont été transférés à l’hôpital Kamal-Adwan. À Beit Lahia, un citoyen a été pris pour cible par un drone dans la région d’al-Amoudi, tandis que des frappes aériennes sur Tel al-Zaatar ont fait deux martyrs et plusieurs blessés. Le quartier de Shuja’iyya à Ghaza-ville n’a pas été épargné, avec un martyr et deux blessés.

Dans le centre de Ghaza, la situation n’est guère meilleure. Neuf citoyens sont tombés en martyrs lors d’un bombardement visant une maison au nord du village d’Azawayda. À Deir al-Balah, un homme de 60 ans est tombé en martyr après une frappe dans la région d’Al-Matahin. D’autres bombardements au nord-est et au sud de cette ville ont causé la mort d’un Palestinien et fait plusieurs blessés. Plus tragique encore, Zakaria Sinouar, frère de Yahya Sinouar, professeur d’histoire à l’université de Ghaza, ainsi que trois de ses enfants, ont été tués par une frappe aérienne visant leur tente dans cette zone centrale de l’enclave.

C’est toutefois dans le sud de Ghaza que les pertes humaines ont été les plus lourdes ces dernières heures. Vingt Palestiniens sont tombés en martyrs et une centaine d’autres ont été blessés lors du bombardement de tentes abritant des personnes déplacées dans la région d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younes. Dans la même ville, deux Palestiniens ont péri après une frappe visant une maison dans la région d’Al-Fakhari, tandis que deux frères sont tombés en martyrs lors d’un bombardement sur une tente abritant des déplacés dans le village d’Al-Qarara. Plusieurs journalistes figurent parmi les victimes de ces attaques nocturnes. Selon des sources médicales, au moins 20 membres d’une même famille ont été décimés dans le nord de Ghaza.

Face à cette hécatombe, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a exprimé son indignation, déplorant que « plus de 250 Palestiniens de Ghaza » soient tombés en martyrs « au cours des deux derniers jours seulement ». « Ce sont des vies. Ce sont des êtres humains. On ne peut pas les réduire à de simples chiffres », a-t-il souligné, avant de s’interroger sur notre humanité collective face à ces atrocités qui « deviennent une nouvelle norme, sous notre surveillance, rendant l’insupportable supportable avec indifférence ».

La situation humanitaire continue de se dégrader à Ghaza. Depuis début mars, l’entité sioniste bloque l’entrée de nourriture, d’équipements médicaux et d’essence dans la bande de Ghaza, aggravant ainsi délibérément la crise humanitaire. Selon la Défense civile palestinienne, un bilan préliminaire fait état d’au moins 50 martyrs transférés dans les hôpitaux de Ghaza après les frappes continues depuis les premières heures du jour. Les autorités sanitaires palestiniennes précisent que 3.193 Palestiniens sont tombés en martyrs et 8.993 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’offensive sioniste après une interruption de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu.

Pendant ce temps, loin des bombes, les médiateurs égyptiens et qataris, soutenus par les États-Unis, tentent de relancer les pourparlers indirects entre le Hamas et l’entité sioniste. Un nouveau cycle de négociations s’est ouvert samedi à Doha, mais aucune avancée significative n’a été enregistrée jusqu’à présent. « Le Hamas est flexible sur le nombre d’otages qu’il peut libérer, mais le problème réside toujours dans l’engagement israélien à mettre fin à la guerre », a déclaré un responsable palestinien informé des discussions. Selon des sources médiatiques, le Hamas aurait proposé de libérer environ la moitié des otages qu’il détient encore en échange d’un cessez-le-feu de deux mois et de l’élargissement de prisonniers palestiniens par l’entité sioniste. « La position d’Israël est inchangée, ils veulent la libération de leurs prisonniers sans engagement à mettre fin à la guerre », a confié un responsable du Hamas à Reuters.

En Cisjordanie occupée, la colonisation s’intensifie également. L’entité sioniste prévoit de construire 514 nouvelles colonies, s’ajoutant aux 17.334 unités déjà édifiées depuis le début de l’année 2025, un « nombre record » par rapport aux années précédentes. Les statistiques indiquent que le nombre de colons en Cisjordanie a atteint environ 770.000 fin 2024, répartis dans 180 colonies et 256 avant-postes, dont 138 classés comme pastoraux et agricoles. Cette expansion coloniale se poursuit en dépit de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) du 20 juillet 2024, qui a clairement établi que « la présence continue de l’entité sioniste dans le territoire palestinien occupé est illégale » et que « les colonies existant dans le territoire palestinien occupé doivent être évacuées ».

Face à cette situation, les organisations de la société civile intensifient leur pression sur les gouvernements occidentaux. En Belgique, le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11), une coalition de plus de 70 ONG belges de solidarité internationale, a exhorté le gouvernement à plaider au sein de l’Union européenne pour une suspension de l’Accord d’association qui lie l’UE à l’entité sioniste. « Seule une telle mesure permettra d’exercer une réelle pression afin qu’elle respecte le droit international humanitaire », a affirmé Nathalie Janne, chargée de recherche et de plaidoyer Moyen-Orient et Afrique du Nord au CNCD-11.11.11. Bien que la Belgique s’apprête à soutenir l’initiative néerlandaise lors du Conseil des Affaires étrangères du 20 mai, visant à examiner de manière critique le respect par l’entité sioniste de l’article 2 de l’Accord d’association relatif aux droits humains, les ONG considèrent cette démarche insuffisante. « Devant l’évidence du non-respect des droits humains, elle doit aller plus loin et plaider pour une suspension de l’Accord d’association », a insisté Nathalie Janne.

Une résolution sur la situation en Palestine a été adoptée la semaine dernière à la Chambre des représentants belge. Le texte demande notamment au gouvernement de mettre en œuvre les recommandations de la CIJ figurant dans son avis du 19 juillet 2024, notamment l’interdiction des produits des colonies. « Une proposition de loi sur ce sujet a été déposée au Parlement par deux partis politiques belges. Elle doit être adoptée », a plaidé Nathalie Janne. La résolution apporte également son soutien à la reconnaissance de l’État palestinien, considérée comme « une mesure symbolique nécessaire pour protéger le droit à l’autodétermination du peuple palestinien ».

Lyes Saïdi

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *