Économie

Inclusion financière : Les promesses de l’IA

L’écosystème des start-ups s’apprête à connaître une transformation majeure. À l’occasion de la 3e édition du Forum algérien sur l’inclusion financière organisé par l’incubateur Hadina Tech, les experts du secteur ont unanimement salué les avancées du nouveau cadre juridique mis en place en faveur des jeunes entreprises innovantes. « Cette nouvelle législation permettra de surmonter plusieurs obstacles majeurs freinant le financement des projets innovants », a affirmé Yazid Benmohoub, directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs, dans une déclaration à l’APS. Le DG de la Bourse d’Alger a particulièrement mis en avant l’impact positif des nouvelles dispositions relatives aux fonds du capital-risque. Selon lui, ces mesures devraient favoriser l’investissement des particuliers dans les start-ups, malgré « le niveau de risque élevé associé à ce type d’initiatives ». Plus significatif encore, M. Benmohoub estime que cette réforme permettra de mobiliser les capitaux thésaurisés en dehors du circuit économique formel, un enjeu crucial pour le développement du pays. Le président du conseil scientifique de l’accélérateur public « Algeria Venture » a quant à lui qualifié ces nouveaux textes « d’avancées majeures, attendues de longue date par l’écosystème des start-up ». Il a également précisé que de nombreux projets innovants, développés mais non encore déployés, pourront désormais être concrétisés, apportant des solutions Fintech novatrices tant aux citoyens qu’aux entreprises. Au-delà du cadre réglementaire, les participants au forum ont largement évoqué le rôle déterminant que jouera l’intelligence artificielle dans l’accélération de l’inclusion financière en Algérie. Aboubakr Belloul, chef de division au sein du GIE Monétique, a pointé du doigt la principale problématique actuelle : « Les études menées par le GIE Monétique ont démontré que le principal frein à l’inclusion financière en Algérie réside dans la réticence des citoyens à adopter les différents moyens de paiement ». Pour y remédier, il a affirmé que « l’IA pourrait remédier à cette situation en apportant le niveau de sécurité attendu », tout en appelant à accélérer la mise à jour des textes réglementaires afin d’améliorer l’expérience client. Ce constat est partagé par Hacène Derrar, consultant en stratégies numériques et technologies avancées, qui a salué les initiatives de l’État algérien pour le déploiement des infrastructures nécessaires au développement de l’IA, notamment à travers la création de centres de données. Il a toutefois souligné que l’exploitation optimale de cette technologie dans le secteur financier nécessite des capacités de traitement conséquentes, des ressources humaines qualifiées et des données massives et diversifiées. L’open innovation comme stratégie de croissance L’année 2025 devrait également marquer un tournant pour l’adoption de l’open innovation par les entreprises algériennes, tant publiques que privées, selon les experts présents. Cette démarche collaborative pourrait permettre aux grandes entreprises de bénéficier des technologies financières développées par les start-ups, dans une logique de fertilisation croisée. La Bourse d’Alger a d’ailleurs réaffirmé, par la voix de son directeur général, qu’elle reste ouverte à toute start-up souhaitant s’y inscrire à l’avenir, confirmant ainsi son engagement en faveur de l’émergence d’un marché financier dynamique et inclusif. En reconnaissance de leurs contributions récentes au développement du secteur financier, cinq institutions ont été distinguées lors de ce forum : Alliance Assurances, B-Link Solutions, SlickPay, Al Salam Bank et Natixis Algérie, symboles d’une transformation déjà bien entamée du paysage financier algérien.

Amar Malki

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