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Foire des produits algériens à Nouakchott : Vitrine du déploiement de l’Algérie en Afrique de l’Ouest

La 7e édition de la Foire des produits algériens s’ouvre ce jeudi dans la capitale mauritanienne Nouakchott, avec la participation de près de 200 exposants et opérateurs économiques algériens. Cette manifestation commerciale d’envergure, qui se poursuivra jusqu’au 28 mai, s’inscrit dans une stratégie d’expansion économique algérienne visant à conquérir de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne.

Samir Derradji, directeur général par intérim de la promotion des exportations au ministère algérien du Commerce extérieur, a souligné lors d’une intervention sur la chaîne 3 de la Radio algérienne l’importance stratégique de ce rendez-vous annuel : « Le plus important réside dans le fait que la Mauritanie est un partenaire important et une porte vers l’Afrique de l’Ouest. Certes, c’est un marché de 4 millions d’habitants, mais on vise un marché de 500 millions d’habitants en Afrique de l’Ouest. »

Cette nouvelle édition de la foire se distingue par la diversification notable des secteurs représentés. Aux côtés des secteurs traditionnellement présents comme l’industrie, la pharmacie, l’électroménager, l’énergie, les travaux publics et l’agroalimentaire, cette année marque l’arrivée remarquée des start-ups algériennes ainsi que des fabricants de chaussures et d’habillement. Selon M. Derradji, une attention particulière sera portée aux entreprises spécialisées dans le mobilier domestique et bureautique, sans oublier le secteur des vêtements pour enfants, « un segment dans lequel la wilaya de Ghardaïa s’est particulièrement distinguée. » Il faut dire que les relations commerciales entre l’Algérie et la Mauritanie, bien qu’en progression, restent caractérisées par un déséquilibre que les autorités souhaitent corriger. « Les échanges restent timides, avec 50 millions de dollars d’exportations, principalement du ciment et des produits pharmaceutiques, contre 180 millions de dollars d’importations en 2024, essentiellement du fer et des produits de la pêche. Certes, cela reste équilibré comme taux d’échanges, mais les choses évoluent rapidement », a précisé le responsable ministériel. Pour accélérer cette dynamique, l’Algérie « plaide pour un accord préférentiel avec la Mauritanie. L’idée est ancienne et on attend, peut-être cette édition, pour avancer dans les discussions sur cet accord avec les Mauritaniens », souligne l’intervenant

La logistique demeure néanmoins un défi majeur pour les exportateurs algériens. Si le tronçon routier reliant Tindouf à Zouerate et la zone franche dédiée aux opérateurs économiques des deux pays constituent des infrastructures importantes, les autorités algériennes misent désormais sur la diversification des moyens de transport. « Le ministre du Commerce insiste sur le transport maritime. Prochainement, il y aura l’acquisition d’avions cargos pour renforcer l’acheminement des marchandises. Cela prendra un peu de temps, car cela nécessite beaucoup d’investissements, mais les choses s’améliorent chaque année », a expliqué M. Derradji.

Sur le plan financier, l’implantation d’une banque algérienne à Nouakchott représente un atout considérable pour faciliter les transactions commerciales bilatérales. « Cette institution financière suit la dynamique. Il fallait mettre une banque à Nouakchott. Les débuts sont un peu lourds, mais cela avance bien », s’est félicité le responsable.

Au-delà de l’aspect commercial, cette foire constituera également un important forum d’affaires avec « la réunion du Conseil d’affaires algéro-mauritanien », a annoncé M. Derradji. « C’est un conseil très dynamique, il y aura beaucoup de rencontres B2B. On s’attend également à la signature de plusieurs contrats entre les deux parties », a-t-il ajouté.

En parallèle, les autorités algériennes poursuivent leurs efforts pour faciliter les démarches des exportateurs. M. Derradji a notamment évoqué les mesures prises concernant les règles de change : « Il y a même un groupe de travail ouvert pour discuter de cet aspect au ministère des Finances. » Il a rappelé que « la semaine passée, le ministère du Commerce a réaffirmé que l’acte d’exporter était un acte de patriotisme. Aujourd’hui, il est question de pérenniser les exportations. » Pour surmonter les obstacles culturels, le directeur général a souligné qu’il fallait changer « la mentalité de l’import » et « rendre l’acte d’exportation plus facile », notamment grâce au Fonds de soutien pour les exportateurs (FSPE) qui « sera renfloué dans les jours à venir pour permettre aux opérateurs de mieux appréhender leurs opérations d’exportation. »

Amar Malki

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